C’est un Misanthrope iconoclaste que le Parvis a présenté aux spectateurs du Théâtre des Nouveautés mardi, mercredi et jeudi. Même si le texte tout en vers de Molière est respecté au pied de la lettre, c’est avec un regard aussi loufoque que déjanté que Rodolphe Dana propose de suivre Alceste dans son refus des courbettes, des sourires de façade, de la complaisance et de la compromission en général et dans sa relation amoureuse avec Célimène qui est beaucoup plus ouverte aux ambiguïtés et au double – voir triple – langage. Un « Atrabilaire amoureux » qui prend avec Rodolphe Dana des airs d’Albert Dupontel, à mi-chemin entre Bernie et 9 mois ferme, pour entrer dans la pièce comme un chien dans un jeu de quille, n’hésitant pas à bousculer les convenances et à déstabiliser les personnages. Une mise en scène qui fait descendre l’une des plus intouchable pièce de Molière de son socle de monument historique pour reprendre sa liberté. Une approche décapante qui joue avec les conventions pour nous offrir des battles verbales qui donne au texte un véritable relief. Et même si la proposition peine à trouver un rythme au fil des cinq actes pour être véritablement convainquant, la formule arrive à renouveler le regard sur la pièce et à mettre à nu un texte qu’on avait trop entendu pour vraiment être capable de l’écouter encore. Rien que pour ça, ce Misanthrope est une belle réussite.
Le misanthrope - Théâtre des Nouveautés (Tarbes)
Un misanthrope loufoque et déjanté
Par Stéphane Boularand@bigorre_org / ©Bigorre.org / spectacle vu le jeudi 21 février 2019 / publié le mardi 26 février 2019
Artistes
- Molière (auteur)
- Rodolphe Dana (direction de la création collective)
- Julien Chavrial (interprère)
- Rodolphe Dana (interprère)
- Katja Hunsinger (interprère)
- Emilie Lafarge (interprère)
- Marie-Hélène Roig (interprère)
- Antoine Sastre (interprère)
- Maxence Tual (interprère)
- Rodolphe Dana (Scénographie)
- collaboration artistique (Karine Litchman)
- Valérie Sigward (Lumières)
- Elisabeth Cerqueira (Costumes)