A peine un mois avant de s’installer sur la prestigieuse Péniche-opéra à Paris, l’Opéra de Maldoror a fait escale à Tarbes pour trois représentations dans le cadre de la quinzaine littéraire et culturelle de l’Atelier Imaginaire. C’est un retour aux sources pour ce spectacle crée à Tarbes, au Pari précisément, en mars 2007 ! Cette fois-ci, ils se sont installés à La Gespe, un juste retour pour la scène de musique actuelle qui a coproduit le spectacle. On ne présente plus les « Chants de Maldoror » du Comte de Lautréamont, ce texte sulfureux et mythique avec lequel Jim Morrison s’est fait enterré au cimetière de Père Lachaise. Une œuvre dont Dali disait qu’elle « a définitivement modifié ma vision des choses du monde». Son adaptation à la scène n’était pas vraiment raisonnable…
Des chiens à la folle et de la folle aux poux, on explore avec Jean-Louis Manceau et Dominique Prunier les abysses de l’univers de Lautréamont sans se perdre dans les grands fonds. Au contraire, cette œuvre abrupte est clarifiée par une mise en scène très visuelle qui en restitue l’atmosphère sans égarements. La musique lancinante d’André Fertier, accompagné sur scène par les percussions de Francis Ferrié, permet d’aller plus loin en mettant véritablement en relief les sonorités des Chants de Maldoror. C’est une brillante réussite qu’on prend plaisir à voir et à revoir…
Ce nouveau passage à Tarbes a de plus été l’occasion de fêter dignement les 20 ans de l’Equipe de Réalisation. Vingt années passées sur scène ou dans les coulisses pour apporter aux autres compagnies leur savoir faire en création lumière ou pour des décors.
Après Tarbes, ils prennent la direction de Paris. A partir du 19 novembres, ils s’installent sur la Péniche-Opéra, dans le bassin de La Villette pour 12 représentations de leur spectacle adapté pour la circonstance. Et comme le hasard fait bien les choses, c’est aussi à ces dates que l’exposition « Lautréamont, une jeunesse tarbaise » qui était dans la chapelle du Lycée Théophile Gautier, sera présentée à la bibliothèque de l’Arsenal à Paris. Manifestement, le comte de Lautréamont est le tarbais qui s’exporte le mieux !