C’est un Macbeth très compact que les toulousains de la Compagnie Anne ma sœur Anne ont présenté mardi soir au Pari après une résidence qui a leur a permis de travailler sur cette création. Trois comédiens pour la trentaine de personnages de Shakespeare et une armature métallique qui se transforme en trône, en tribune ou en sous-terrain pour unique décor. Un Macbeth compact aussi par la durée puisqu’il n’y a même pas une heure et demie entre l’ivresse du pouvoir et la gueule de bois qui va suivre. Mais c’est précisément avec cette compacité que ce Macbeth trouve son efficacité. En resserrant la pièce de Shakespeare sur Macbeth en la terrible Lady Macbeth, la mise en scène d’Anne Bourgès choisi de réduire l'angle de vue et focaliser sur ce qui va conduire le couple de la soif de pouvoir vers une spirale infernale qui ne pourra être que fatale. Le reste de la pièce de Shakespeare est relégué hors-champ comme l'explique Anne Bourgès dans sa note d'intention. Le texte est largement amendé, coupé et condensé, l’espace et le temps sont eux aussi réduits pour mettre à nu la mécanique du couple qui est au cœur de Macbeth Un Macbeth/Hors-champ qui est présentée au Pari jusqu’à dimanche avant de prendre la direction de Toulouse ou ils enchaîneront avec une résidence au Théâtre du Grand Rond.
Stéphane Boularand