On se souvient du précédent Hamlet présenté par le Parvis. Celui d’Oskaras Korsunovas, il y a près de deux ans, avec des surtitres qui n’ont tenu qu’une petite heure laissant les spectateurs complètement démunis face à des comédiens jouant dans un lithuanien qui n’a manifestement aucunes racines latines. Ce jeudi, le Parvis nous proposait un Hamlet mis en scène de Gwenaël Morin. Un nom bien français qui rassure le public en éloignant le spectre du surtitre capricieux. Mais ce nouveau Hamlet ne se contentera pas de nous faire entendre le texte de Shakespeare tel qu’on l’attend.
C’est un Hamlet baroque et populaire, au meilleur sens du terme, que Gwenaël Morin et le Théâtre Permanent nous ont offert. Dans un décor réduit à quelques chaises et un drap tendu, il nous fait entendre un texte modernisé par touche, mis en scène avec une bonne dose de dérision, qui devient plus accessible que jamais. La douleur d’Hamlet, sa folie, celle d’Ophélie, l’opportunisme fratricide de son oncle Claudius qui règne sur un royaume du Danemark décidément bien pourri, prennent pleinement leur sens.
Les trois heures de spectacle défilent et même le public lycéen se laisse emporter par ce Hamlet tout en proximité. L’entre-acte sera l’occasion d’aller encore un peu plus loin en invitant le public à monter sur scène pour un dernier acte intense et superbe joué au milieu des spectateurs. Une belle façon de rompre le sacré d’un grand classique du répertoire pour mieux faire partager son universalité et son intemporalité. Une formule à laquelle le public tarbais à adhérer sans réticences !