La réputation de show man d’Higelin n’est plus à faire, après 40 ans de carrière et une flopée d’album live, de Mogador au Bataclan. Une réputation et une image quasi-mythique qui a suffit à faire venir à La Gespe un public largement composé de ceux qui ont connu l’époque ou il incarnait la nouvelle chanson française. Il restait à voir et à entendre si les presque soixante-dix ans n’avaient pas eu raison du mythe…
La réponse n’a pas tardé à venir : en quelques morceaux, passant d’un « New Orleans » de son dernier album à une « Mona Lisa klaxon » remontant trente-cinq ans auparavant à son BBH75, Higelin a fait une superbe démonstration de sa vitalité artistique. Le public n’y a pas résisté. C’est parti pour 2 heures et demi d’un concert plein de complicité, de générosité et d’énergie ou défilent les nouveaux morceaux et les grands standards comme « Paris - New York », « Cigarette » ou un superbe « Champagne » au piano accompagné du compagnon de toujours, Dominique « Docteur » Mahut fidèle aux percussions.
Un concert qui a aussi permis d’assister à quelques moments assez improbables, comme un public qui joue les chorales dans un « Août Put » aux paroles adaptées pour la circonstance, devenant « Gourdon, Hautes-Pyrénées, dont le donjon culmine à 2500 pieds du niveau de la vallée de l’Adour ». Une scène de belle complicité qui restera sans aucun doute dans les mémoires ! Et comme les meilleures choses ont une fin, le temps de nous offrir un « Pars » au groove reggae et « Un aviateur dans l'ascenseur », Jacques Higelin est reparti, laissant le public sous le charme avec la sensation d’avoir assisté à un petit moment particulier - presque privé - entre lui et nous.