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Sylvie Ferrer et Philippe Evon, deux candidats aux élections législatives en Hautes-Pyrénées s’expriment sur la culture

Juste avant le 1er tour des élections législatives 2024, Bigorre.org dresse un premier bilan des questions envoyées aux 15 candidats des Hautes-Pyrénées. Une invitation à lire les réponses reçues. Et de voir qui n’a pas répondu.

Sylvie Ferrer de LFI et Philippe Evon de LR

Sylvie Ferrer de LFI et Philippe Evon de LR

Ils sont cinq à avoir répondu aux questions sur la politique et la culture posées par Bigorre.org aux quinze candidats aux élections législatives en Hautes-Pyrénées. Dans l’ordre des réponses Olivier Monteil du Rassemblement National qui répond qu’il ne pourra pas répondre, en y répondant un peu. Maria Saez et François Meunier de Lutte Ouvrière qui apportent un éclairage plus global que ce que nos questions requièrent. Le candidat Les Républicains Philippe Evon et la candidate Sylvie Ferrer avec Victoria Klotz qui apportent une réponse point par point à notre sollicitation. Les autres candidats n’ont pas pris le temps de répondre : Pierre Claret et Jean-Marc Dabat de Résistons, Jean-Bernard Sempastous et Benoit Mournet de Renaissance, Denis Fégné du Parti Socialiste pour le Nouveau Front Populaire, Ali El Marsni, Catherine Bonnecarrère et Claude Alves Da Cunha de Reconquête, Marie-Christine Sorin du Rassemblement National et Jacques Béhague des Républicains. La campagne est brève et pour ces candidats la culture ne semble pas la priorité. Dont acte.

Le face à face de Philippe Evon et Sylvie Ferrer

Deux candidats qui ont répondu point par point à nos questions, deux candidats qui portent des couleurs que tout oppose. La confrontation de leur réponse n’est pas toujours celle qu’on imagine.

Bilan et critique des initiatives conduites et le soutien aux structures actives

La réponse de Sylvie Ferrer

Le ministère de la culture semble être devenu un centre de gestion des dispositifs culturels existant. Aucun cap n’a été défini, aucune vision n’a été assumée par les différents ministres qui se sont succédé. Ce qui est évident c’est que la culture est pensée comme un bien marchand, à l’instar du dispositif Pass Culture. D’un point de vue sociétal, la politique culturelle menée ces dernières années n’a pas aidé à endiguer la banalisation des idées de l’extrême droite dans la société française. Bien que ce phénomène ne date pas d’hier, le président Macron ne s’est pas mobilisé dans la bataille culturelle contre la montée du fascisme. Le Nouveau Front Populaire relèvera ce défi de la riposte culturelle contre l’extrême droite. Nous limiterons strictement la concentration dans les industries culturelles et les médias dans les mains de quelques propriétaires Nous exclurons des aides publiques les médias condamnés pour incitation à la haine ou atteinte à la dignité des personnes. Nous défendrons l’indépendance des rédactions face à leurs propriétaires. Nous garantirons la pérennité d’un service public de l’audiovisuel en instaurant un financement durable, lisible, socialement juste.

La réponse de Philippe Evon

Les intermittents du spectacle et tous les professionnels de la culture se doivent d’être soutenus après les moments difficiles qu’ils ont traversé ces dernières années. Pour autant, les aides financières dont ils bénéficient ne vont pas assez loin selon moi. Ce qui est vrai au niveau national l’est aussi au niveau local avec des compagnies et des acteurs culturels du territoire qui peinent à vivre correctement de leur métier. L’État devrait davantage travailler de concert avec les collectivités territoriales qui jouent un rôle important dans l’apport de sources de co-financements. Selon moi, il faudrait simplifier l’accès à ces dispositifs de financements en soutenant la culture vivante, en promouvant nos richesses patrimoniales, et en rendant la culture accessible à tous. C’est l’ensemble des Hauts-Pyrénéens qui devraient pouvoir en bénéficier, y compris ceux des zones rurales.

Quel est pour vous la mission culturelle de gouvernement, et précisément celle du futur Ministre de la Culture ?

La réponse de Sylvie Ferrer

L’Etat a pour mission de permettre aux individus de s’émanciper afin qu’ils disposent d’outils intellectuels et spirituels pour bien vivre ensemble. Cela se résume dans la formule républicaine : liberté, égalité, fraternité. Notre cap c’est l’harmonie des êtres humains entre eux et avec la nature. Le futur Ministre de la Culture aura pour tâche de mettre la culture au service des valeurs progressistes : solidarité, ouverture au monde, respect du vivant, curiosité, esprit critique, liberté de parole, écoute, invention, travail de mémoire. Nous avons besoin de toutes ces vertus pour construire le Nouveau Front Populaire.

La réponse de Philippe Evon

La France dispose d’un patrimoine culturel et architectural à la fois riche et divers. Son histoire l’est tout autant et c’est précisément cette image de rayonnement à l’international de la culture française que le futur Ministre de la Culture devra préserver pour les mois à venir. Le secteur de la culture est pour le moins fragile et demandera beaucoup d’attention afin de faire face aux mutations nécessaires, imposées notamment par le déploiement du numérique.

Quelle seraient les actions à mettre en œuvre pour favoriser la culture pour tous, particulièrement envers les publics qui sont absents des pratiques culturelles et envers les plus jeunes

La réponse de Sylvie Ferrer

Le groupe culture de la France Insoumise a particulièrement réfléchi à la démocratisation culturelle. L’accès à la culture est multifactoriel : l’éducation, la proximité, le coût jouent chacun leur rôle. L’éducation nationale doit être le fer de lance de la culture. Pour que la pratique des arts s’épanouisse à l’école, il faudra professionnaliser les intervenants extérieurs et former davantage les professeurs. Nous proposons de jumeler tous les établissements scolaires avec des établissements culturels. Concernant la proximité nous souhaitons redonner leur capacité d’action aux associations artistiques et culturelles ainsi qu’aux maisons des jeunes et de la culture (MJC) par des conventionnements durables. Le maillage national des bibliothèques et médiathèques doit être défendu. Pour que la pratique des arts fassent partie du quotidien, nous voulons systématiser le recours à un·e architecte dans la construction de lotissement et y garantir la présence d’espaces communs de création artistique. Il faudra aussi encadrer les loyers commerciaux de lieux culturels là où c’est nécessaire et particulièrement en zone rurale. Parallèlement mettre en oeuvre un programme public de développement de lieux culturels à loyers modérés. Concernant le coût, le Nouveau Front Populaire prévoit immédiatement d’étendre la gratuité dans tous les musées nationaux, garantir une tarification abordable dans les institutions publiques et encadrer les tarifs abusifs des lieux privés.

La réponse de Philippe Evon

Chacun le sait : la facilité d’accès à la culture dans ses plus jeunes années n’est pas la même selon ses origines sociales. Je souhaite donc des actions volontaristes en direction des publics les plus jeunes via un travail de concert entre les ministères de la Culture et de l’Education Nationale, en complément du Pass Culture qui a déjà fait ses preuves. Il est indispensable de poursuivre et d’intensifier les programmes d’éducation artistique et culturelle à l’école, mais aussi les actions dans les quartiers prioritaires qui sont de bons vecteurs de cohésion.

Est-ce la politique culturelle peut se faire à moyens constants ?

La réponse de Sylvie Ferrer

Non, la culture ouvre la voie de l’ensemble des productions humaines, en cela elle est corrélée aux autres secteurs économiques. En 2025, nous renforcerons le budget public consacré à l’art, la culture et la création pour le porter à 1% du PIB par année.

La réponse de Philippe Evon

Chacun le constate : le coût de la vie augmente. Et, c’est la population dans son ensemble, y compris les intermittents du spectacle et tous les professionnels de la culture, qui y est confrontée. Par ailleurs, l’offre culturelle doit sans cesse s’adapter à de nouvelles offres technologiques (numérique, techniques immersives et connectées, etc.). En ce sens, il me semble peu responsable d’imaginer que la politique culturelle nationale puisse se faire à moyen constant. Elle devra prendre en compte cette réalité en dotant les professionnels du domaine de davantage de moyens.

Quelle(s) action(s) souhaitez-vous voir mise en œuvre par le futur gouvernement dans les 100 premiers jours ?

La réponse de Sylvie Ferrer

Dans les 100 premiers jours le Nouveau Front Populaire engagera des mesures fortes pour répondre à l’urgence sociale en matière de pouvoir d’achat. Deux grandes lois pour reconstruire notre système de santé publique et notre école. Ainsi qu’une loi énergie- climat pour enfin jeter les bases de la planification écologique. Ces mesures vont changer le rapport de force en faveur des travailleurs. Nous annulerons la réforme du RSA qui va particulièrement impacter les artistes les plus précaires. Nous avons conscience que les travailleurs de la culture et de l’art sont peu valorisés alors qu’ils s’occupent d’une tâche essentielle : celle de construire de nouveaux imaginaires. Ces 100 jours constitueront un changement de paradigme, il s’agira ensuite de façonner les jours heureux… Nous aurons besoin de toute l’imagination de la société mobilisée, notamment les syndicats, les associations, les collectifs, les intellectuels, les artistes et le monde de la culture. Le plus grand défi de ces 100 jours c’est de créer la dynamique, faire advenir l’espérance d’un autre monde possible. Les acteurs de la culture seront des partenaires indispensables pour construire le Nouveau Front Populaire. Nous améliorerons le régime des intermittents et nous irons vers la création d’un nouveau régime pour les artistes-auteurs.

La réponse de Philippe Evon

Je souhaiterais que le gouvernement garantisse une stabilité de l’économie de la culture via la pérennisation de métiers souvent précaires. Je serai également attentif à sa volonté de diversifier l’offre culturelle, loin de tout militantisme partisan.

Comment souhaitez-vous que cette politique culturelle se concrétise en Hautes-Pyrénées ?

La réponse de Sylvie Ferrer

A plus long terme que les 100 jours, nous souhaitons que la politique culturelle s’affirme davantage dans les Hautes-Pyrénées. Sans renier la dimension patrimoniale de la culture, il faut s’appuyer sur sa dimension « vivante », en faire une culture du quotidien. L’état, la région et le département, les communes doivent travailler de concert en dialoguant. Aujourd’hui les collectivités poursuivent chacune leurs objectifs. Des assises de la culture seraient nécessaires afin que les acteurs culturels prennent part à la réflexion, avec les élus culture et les services culture quand ils existent. Les députés peuvent aider à créer les conditions de cette synergie. Les habitants ont aussi leur place dans cette réflexion, car la culture ce n’est pas seulement celle qui est produite par les institutions culturelles : la culture se fabrique in vivo, par tout un chacun, c’est un ensemble de gestes qui sont pratiqués par habitude ou inventés. Il est important de reconnaître que les faits culturels sont aussi de la culture : le sport, la cuisine, les fêtes locales, la technique, la langue, le chant, le vêtement… sont autant d’occasion de faire culture. Enfin, il serait temps que le tourisme intègre la dimension culturelle : il est le socle économique existant sur lequel on peut développer une économie de la culture.

La réponse de Philippe Evon

Les Hautes-Pyrénées disposent d’une identité culturelle forte. Riche de son histoire et de ses traditions que sont le chant, les danses, l’art équestre, la langue occitane, etc., son patrimoine culturel est indiscutable et unique. Les équipements culturels y sont également performants. C’est cette identité que je souhaite davantage promouvoir dans le département.

Par / ©Bigorre.org / publié le

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