On arrive à Lalanne-Trie, village de 109 habitants au dernier recensement, situé à quelques kilomètres de Trie-sur-Baïse qui en compte à peine dix fois plus. C’est la ? Oui oui, le voilà comme un ovni posé au milieu du village, la fameux Lalano qui arbore d’un côté fièrement « Maison de la communication » d’un côté et « cinéma Le Lanano » de l’autre. Le fameux Lalano avec sa grande salle de près de 300 places et sa scène de 12 mètres par 7. Celui qui envoie sa programmation ciné dans tout le département et qui rayonne des portes de Tarbes au Magnoac et au-delà. Rencontre avec Renan Le Quentrec, « animateur culturel » en titre avec une marinière qui souligne qu’il est seul à bord du vaisseau culturel. Sans doute l’effet de ses racines bretonnes.
Comment est né ce Lalano en pays très rural ?
Ca a ouvert en 1993. C’est d’abord le projet des habitants de Lalanne-Trie ont voulu qu’il existe. Le maire de l’époque a fait de cette volonté des habitant, une volonté politique. J’imagine qu’il a rassemblé les subventions et ce sont les habitant qui ont construit le bâtiment. Oui, je ne suis arrivé qu’en 2007.
Comment anime-ton un lieu de culture sur un territoire très grand, mais pas très peuplé ?
On programme pour un public large. Au cinéma, je compose une programmation avec les films que les gens ont envie de voir, avec des films qui vont intéresser les cinéphiles. En respectant les règles qu’un cinéma classe arts et essais pour avoir le financement correspondant. Je sais ce qui les intéresse, ce qui les touche. En particulier les sujets qui leur parle.
Et pour le spectacle vivant ?
C’est pareil, on cherche toujours le spectacle ou 80% des gens vont sortir avec la banane. Il y a aussi la programmation qu’on accueille comme Le Parvis qui programme des spectacles ici comme Leïla Martial en avril ou comme le Festival Contes en Hiver de la Ligue de l’enseignement des Hautes-Pyrénées. Je fais des propositions a l’association qui dirige le lieu avec le maire, des habitants, qui donnent de leur temps pour le Lalano.
J’ai aussi vu dans votre programmation qu’il y aura aussi une expo de photos
Oui, on a fait un chantier jeune en juillet dernier avec Jean-Claude Larrieu en figure tutélaire. C’est un directeur de la photo très renommé qui est né à quelques kilomètres d’ici. Il a travaillé avec Almodovar, Pialat, Isabel Coixel avec laquelle il va tourner à Paris une série dans quelques semaines. La photographe Gabrielle Gayraud qui est installée à Trie a fait travailler les jeunes sur le portrait. Ce qui a donné une série de portraits de résidents de l’Ehpad Les rives du Pélam. C’est en cours de tirage et ça sera bientôt exposé. Et les photos seront aussi projetées sur grand ‘écran en première partie de programme.
Quels publics touche le Lalano ?
Il y a le jeune public avec une programmation scolaires. Il y a le grand public qui est un peu vieillissant. Et on a un trou entre les deux car les jeunes quittent le secteur pour leurs études. Il n’y a pas de lycée et rien après. On a de plus en plus d’abonnés qui viennent et reviennent régulièrement voir un film. Et quand on a un spectacle ils sont la aussi.
Qu’avez-vous envie de faire du Lalano ?
Les orientations, c’est l’association qui décide. J’ai envie d’aller plus loin dans la programmation, faire davantage de collaborations avec d’autres lieux. Mais tout seul, je ne peux pas tout faire, accueillir le public ici, gerer Le Lalano, faire la communication, l’accueil des artistes, l’éclairage, le son, et tout ce qui va avec les spectacles. Il faudrait avoir un autre animateur pour aller plus loin.
Prochainement au Lalano
Dimanche 13 octobre à 17h : Le duo de Rundinelle vous propose un voyage dans la mémoire sonore composé à partir de chants a cappella qu’elles ont été enregistrer dans les montagnes et les campagnes du Portugal et de Corse.
Vendredi 29 novembre à 20h30 : Le clown Ludor Citrick propose une farce du moment et de l’endroit, faite sur mesure pour Le Lalano, son public et son territoire.