C’est un cocktail de textes détonnants que nous avait préparé la Cie de l’Or Bleu de Marie-Anne Gorbatchevsky. Prenez un peu de Roland Topor, une goutte de Jean-Michel Ribes et de Serge Kribus, un brin de Mircea Eliade et pour finir une bonne couche de Goethe. Il vous reste à agiter énergiquement, mais pas trop. Attention, le mélange est à manier avec dérision ! Partant de là, tout est possible et c’est parti pour une bonne heure qui nous promène du loufoque au pathétique, sans rien épargner.
Sur la (superbe) scène du Lalano, Karine Monneau passe de la dangereuse criminelle façon Simone Weber à l’adolescent un brin dépressif. On parle beaucoup de ruptures ; toutes les ruptures : de couple, de vie, de ton. Avec une mise en scène où tout semble permis, les ambiances se succèdent rapidement. C’est un festival un peu inégal de portraits qui se termine sur le suicide du jeune Werther de Goethe. On rit, on sourit, on grince aussi. Et c’est finalement beaucoup d’humanité qui reste.