Au final Récréation va avoir tous les attributs qu’une belle ode à la danse. Mais il a fallu faire tomber des barrières pour que cette grande fête de la danse réunisse ces jeunes danseurs et la vénérable scène nationale tarbaise. Les barrières ne sont pas locale, mais sociales, cultuelles, générationnelles. D’un côté des jeunes qui dansent pour s’exprimer, pour faire la fête sans donner de porter culturelle ni intellectuelle à leur pratique. La culture, les institutions, la danse académique, tout cela est très loin. De l’autre une institution qui aimerait voir ces jeunes venir, mais qui ne sais comment faire pour y arriver. La politique tarifaire est nécessaire mais pas suffisante. Avec quels spectacles le faire venir sans perdre la vieille dame perde son amé ? Et entre les deux, Dans6t et Bouziane Bouteldja qui va s’appuyer sur sa pratique et sur son activisme au service de la politique de la ville, des jeunes en général, des plus éloignés de la culture en particulier.
Bouziane Bouteldja mobilise tout l’expérience de Dans6T, particulièrement riche en performances dansées, comme en 2021 avec des happenings dansés en cours de récréation, dans des lycées, collèges et écoles élémentaires. Des Récréations qui ont permis à Dans6T d’échanger avec ces jeunes spectateurs adolescents et d’observer leurs comportements et les émotions qu’ils traversaient. Il s’apppuie sur tute ces expériences pour aller plus loin pour faire naitre une pièce chorégraphique, comme un espace d’expression ouvert pour le corps et la voix. En invitant ces collégiens et lycéens à penser, réinventer de nouveaux espaces collectifs de culture et de fête avec tout ce qui fait leur culture, des danses comme la drill, la K-pop et le voguing pour les mettre en perspective ces nouvelles pratiques dansées avec l’histoire des danses en lien avec les luttes sociales afin de recontextualiser l’origine des danses auxquelles s’intéressent ces jeunes. Le lien fait, c’est la rencontre entre les deux mondes autour de la danse. Il faudra être au Parvis samedi soir pour y assister entre la bouffée de fraicheur des uns, et le un monde qui s’ouvre des autres.