C’est une transposition musicale et théâtrale de la Carmen de Bizet que propose le Parvis mardi soir avec « Un piano dans la Montagne ». Un titre quelque peu étrange car ça ne se passe pas dans la montagne, mais sagement installés bien au chaud dans les sièges de la grande salle du Parvis. En fait il n’y a que ça qui soit vraiment bien sage dans cette proposition d’adapter un opéra à des scènes plus modestes que les salles lyriques. Comme l’Opéra Bastille qui a monté l’original l’année dernière. On oublie les grands décors, les costumes et l’orchestre en plein format.
L’enjeu est de trouver une formule plus compacte qui garde intacte l’usine à tube qu’est la partition de Bizet et la flamme de cette bohémienne au tempérament de feu et son jeu de séduction du brigadier Don José. C’est la gageure que relève Sandrine Anglade avec en tout en pour tout 10 interprètes sur la scène et la promesse que la musique de Bizet, la puissance de quatre pianos sur scène, les talents multiples d’interprètes instrumentistes font surgir avec intensité et flamboyance l’histoire de Carmen et Don José, une histoire de violence primordiale.
C’est une formule toute fraiche que les spectateurs du Parvis pourront découvrir mardi, à peine une semaine après sa création sur le plateau de la Scène Nationale du Sud Aquitain bayonnaise. Pas de critiques ni d’articles de presse. Il restera l’essentiel : des oreilles et des yeux pour ce Carmen qui fait ses premiers pas.