La jeune pousse que le public du Parvis avait découvert en 2018 à bien grandi. Comme le confirme le concert de cet été sur la scène de Jazz In Marciac ou la voix de Cécile McLorin Salvant à impressionné le public. Et Wynton Marsalis qui partageait l’affiche de son concert explique on ne trouve une telle chanteuse qu’une seule fois sur une ou deux générations
. Une conviction partagée par les jurys successifs des Grammy Awards qui l’ont distinguée à trois reprises dans la catégorie du meilleur album de jazz vocal pour ses trois premiers albums. Un palmarès qui la place aux cotés de Ella Fitzgerald, Dee Dee Bridgewater ou Dianne Reeves. Sans oublier le Prix Django-Reinhardt, une Victoires du jazz dans la catégorie voix de l’année et deux Coups de cœur Jazz de l’Académie Charles-Cros. N’en jetez plus ! Et on pourrait arrêter l’annonce de son concert ici, car cet amoncellement de distinctions suffit à etre convaincu que c’est une de plus belles voix que le Parvis accueille sur son plateau mardi soir et qu’il faudra y être pour l’entendre.
Mais ça serait passer à côté de la richesse de l’univers de la chanteuse franco-américaine aussi éclectique que sa propre histoire. Née en Floride d’un père qui vient d’Haïti et d’une mère guadeloupéenne née en Tunisie, les oreilles de Cécile McLorin Salvant vont se nourrir d’une culture musicale qui va du bluegrass à Sarah Vaughan en passant par le rap, le rock et les tubes hispaniques. Avant de venir en France ou elle s’adonne au chant, de l’art lyrique au jazz. En quelques albums, elle s’est construit un répertoire qui plante ses racines dans cette culture avec ses propres compositions mais aussi les reprises qui ont marqué sa jeune carrière. Des grands standards du jazz, des chansons françaises, des chansons anciennes et quelque peu oubliées. Comme dans son dernier album « Mélusine » sorti il y a six mois, chanté surtout en français mais aussi en anglais, en créole haïtien et en occitan. Un album où ses compositions côtoient Est-ce ainsi que les hommes vivent
avec le texte d’Aragon qu'a chanté Léo Ferré, la Petite Musique Terrienne
de Starmania ou Le Temps Est Assassin
de Véronique Sanson. Un ensemble délicieusement éclectique qui fait le charme, sinon la séduction, des concerts de Cécile McLorin Salvant. Pour Wynton Marsalis elle possède l’assurance, l’élégance, l’âme, l’humour, la sensualité, la puissance, le registre, la perspicacité, l’intelligence, la profondeur et la grâce
. Inutile d'en dire plus, la suite se passera sur la scène du Parvis mardi, après la première partie de Sandra Cipolat Trio.