Il est sur tous les fronts. Au moins ceux de la culture et du théâtre en Hautes-Pyrénées. Pour les comédiens en herbe, Patrick Lode est un des créateurs du Festival Carapatte qui est en itinérance dans toute les Hautes-Pyrénées depuis plus de 25 ans pour leur permettre de rencontrer d’autres ateliers de de faire la fête du théâtre tout un week-end de pièces en continu. La 27eme édition, c’est ce week-end à Orleix. Il a aussi avec la Compagnie du Baluchon, des ateliers de théâtre à Tarbes, Bagnères, Luz, Argelès-Gazost, Orleix, Ger, Chelle-Debat. Pour les spectateurs, Patrick Lode c’est un des comédiens et metteur en scène les plus actifs des Hautes-Pyrénées, comme en témoignent ses nombreuses résidences au Pari tarbais. Comme en mars dernier avec l’adaptation de La métamorphose de Kafka. Et pour le petit monde du théâtre en Hautes-Pyrénées, c’est une des chevilles ouvrières toujours pleine de projets en cours et en préparation, du Théâtre de la Bulle à la Compagnie du Balluchon. Rencontre avec Patrick Lode dans les bureaux de sa compagnie à Tarbes.
Comment devient-on comédien à Tarbes ?
J’ai commencé au collège avec un prof de français qui aimait ça. On faisait du Molière car c’était l’auteur de prédilection quand on est collégien. Au lycée il n’y avait pas du tout d’atelier de théâtre, alors j’ai cherché ou faire du théâtre en dehors. Il y avait une compagnie à la MDA avec des gens qui avaient beaucoup d’expérience. J’adorais le théâtre, mais je ne savais pas que j’en ferais mon métier. D’autant plus que je n’étais pas dans une famille ou la culture est omniprésente. Ma mère me disait toujours que ce n’est pas un métier, que je peux avoir le théâtre à coté mais que je gagne ma vie avec un vrai travail. Il n’y avait pas de compagnie professionnelle sur Tarbes et je suis devenu animateur socio-éducatif, mais j’ai continué à pratiquer le théâtre à côté. Notre compagnie amateure a commencé à se professionnaliser, et après un festival d’Avignon il a fallu choisir entre continuer dans la carrière d’éducateur ou devenir comédien professionnel.
Pour faire quel théâtre ?
On aimait un théâtre déjanté, on faisait des beaucoup de café-théâtre, des spectacles jeune public qui ont eu du succès. On se sentait vraiment à part car les autres compagnies sur Tarbes étaient plus dans un théâtre militant, intellectuel. Mais comme on avait du succès on ne se posait pas de questions. On ne venait pas d’un milieu théâtral, on n’avait pas fait de formation de conservatoire mais la plupart d’entre nous allait dans des formations pour apprendre avec des intervenants qui étaient des professionnels. J’ai aussi beaucoup lu, vu des spectacles, rencontré des gens. J’ai fait des erreurs, j’ai compris pourquoi, et petit à petit je me suis fait ma culture théâtrale.
Quels sont les pièces qui ont marqué votre parcours ?
Je m’étais dit que pour être un comédien abouti, il fallait que je joue Cyrano de Bergerac et Le misanthrope. Ca, c’est fait. Je me suis aussi fait plaisir avec mes élèves en montant des dizaines et des dizaines de pièces de j’ai lu et que j’avais envie de faire sortir du recueil pour qu’elles soient vues, entendues et partagées. Et il y a eu La peste de Camus quand je suis tombé sur un livre de Francis Huster ou il raconte comment il en a fait un seul en scène. Je me suis lancé dans le projet, avec 17 rôles pour un seul en scène. On a beaucoup travaillé avec Marie-Anne Gorbatchevsky qui m’a fait faire des choses que je ne savais pas avoir en moi. Ca été un très beau succès et un tournant dans ma vie.
Festival Carapatte tout ce week-end
Patrick Lode est avec plus de 200 comédiens en herbe tout ce week-end. Le Festival Carapatte qu’il a créé avec Bernard Couteau et Monique Huet, qui se promène dans les Hautes-Pyrénées depuis plus de 25 ans pour faire la fête du théâtre avec les ateliers du département. Depuis vendredi soir, les comédiens de 6 à 20 ans de 14 ateliers sont à Orleix. Il leur reste ce dimanche avec une douzaine de pièces jusqu’à la clôture avec «La folle guerre de Troie» par l’atelier du Petit Théâtre de la Gare d’Argelès-Gazost et «Richard by heart» des Illuminés du Lycée Marie-Curie.