Jonathan Littel explique avoir écrit de court essai alors qu’il menait ses recherches pour écrire les Bienveillantes. La confrontation de la thèse d’un chercheur allemand qui explique que le fascisme est un mode de production de réalité pas une forme de gouvernement ou d'économie, et du texte de Léon Degrelle journaliste, écrivain, et directeur de presse fondateur du mouvement Rex qui va évoluer des milieux catholiques vers le national-socialisme, pour finir dans la collaboration avec l'occupant allemand. Un texte que Jonathan Littell à disséqué pour mettre en évidence la structure même de la pensée fasciste qui réécrit l’histoire et s'efforce de donner un sens au combat des SS wallons.
C’est ce texte et cette démarche que Guy Cassiers a porté sur scène en juillet dernier au Festival d’Avignon, et présenté au Parvis jeudi soir. Un texte et deux voix. Celle de Filip Jorden qui se présente comme un conférencier au début du spectacle en costume rayé au milieu d’une scène assez austère, avec un pupitre et un magnétophone doit jaillira l’autre voix, celle que Léon Degrelle qui raconte son récit de La Campagne de Russie. Deux voix, deux temporalités qui au fil du spectacles vont de fondre pour ne faire plus qu’un pour expliquer que le fasciste ne se rend pas, il coule et réduite le champ des possibles à l’alternative entre les corps secs et les cadavres humides. Un texte déjà puissant auquel la mise en scène n’apporte pas véritablement de valeur ajoutée contrairement au saisissant Rouge Décanté que le même Guy Cassiers avait présenté au Parvis il y a maintenant quelques années.