Dès le début du cours, Chloé explose. Le racisme ordinaire et une goutte qui fait déborder la vase, refuser l’inacceptable. Une situation qui pourrait être banale. Mais la suite l’est moins. Ce début de cours tonitruant continue et prend de l’ampleur avec Valentin, un autre élève qui embraye sur le ras le bol de Chloé. Bientôt toutes la salle de cours sera sans dessus-dessous et ils écriront sur les murs en refaisant le monde, pour imaginer une nouvelle société plus égale, plus respectueuse de leurs valeurs. Tout est vrai et tout est faux. Faux car c’est un spectacle, celui de Jacques Allaire que le Parvis va amener dans une quinzaine de lycées des Hautes-Pyrénées et des alentours. Mais tout est vrai car le texte de ce spectacle, les mots des deux comédiens sont ceux que Jacques Allaire à minutieusement recueilli il y a quelques mois auprès de lycéens des Hautes-Pyrénées. Des mots et un phrasé qui résonnent avec la salle de classe pour donner à Calliopolis, étymologiquement la ville de la beauté, pour renvoyer au jeune public l’image d’un double miroir. Celle de leur aspiration et celle de leur perception de la société actuelle. Un spectacle qui bouscule la relation entre spectateurs et comédiens pour changer le regard et interpeller les lycéens, ces jeunes citoyens sur leur rapport à notre société. Un spectacle particulièrement utile en ces temps politiquement perturbés. Et pas seulement pour les lycéens.
CallipolisJacques Allaire - Lycée Jean Dupuy (Tarbes)
Un vent d’utopie sur le Lycée Jean Dupuy
Par Stéphane Boularand@bigorre_org / ©Bigorre.org / spectacle vu le mercredi 8 mars 2017 / publié le jeudi 16 mars 2017