Alors qu’en désignant Benoît Hamon, c’est très à gauche du spectre politique que le Parti Socialiste et ses alliés se positionnent. Avec à la clef un centre gauche qui s'hésite pas à chercher un candidat qui incarne mieux ses valeurs. Et qu’avec François Fillon, de l’autre coté de l’échiquier, c’est une tradition conservatrice solidement ancrée à droite qui a été désignée par la primaire de droite. Deux grands pôles qui laissent au centre un vaste espace qui s’offre à Emmanuel Macron. Un espace qu’il aurait eu à partager avec François Bayrou. La non-candidature du président du Modem est donc une excellente nouvelle pour Emmanuel Macron qui voit devant lui s’ouvrir un boulevard qui pourrait le porter au premier tour. Une situation complètement inédite pour un candidat qui n’est pas porté par un des grands partis du paysage politique français.
Dans une étude d'intentions de vote Elabe pour L'Express et BFMTV publiée ce mardi qui a envisagé la non-candidature de François Bayrou, Emmanuel Macron est crédité de 18,5 %, loin devant la candidat Benoit Hamon qui est au même niveau que Jean-Luc Mélenchon à 13 %. Deux candidats de gauche dont l’esquisse de rapprochement n’a pas fait long feu. Le retrait du candidat écologiste Yannick Jadot pourrait ne pas changer significativement ce classement. François Fillon serait quant lui à 21% des intentions de vote, laissant à Marine Le Pen la première place avec 28%. Mais la perspective d’un second tour opposant François Fillon à Marine Le Pen est fragile. D’autant plus que François Fillon fait une campagne semée d’embûches judiciaires dans le sillage du Penelope gate dont il n’arrive pas à sortir.
Au-dela de l’hypothèse de ce sondage, la dynamique du soutien qu’apporte François Bayrou à Emmanuel Macron pourrait lui permettre de profiter d’un alignement des planètes qui le propulse vers le second tour. Opposé à Marine Le Pen il pourrait profiter d’un front républicain. Un enchaînement qui conduirait à la victoire un candidat sans parti structuré, sans programme clairement annoncé, sans passé politique. Et si c’était justement la que se trouvait son principal atout.