Superbe ambiance sous le chapiteau de Jazz In Marciac mardi soir. Le concert avait déjà bien commencé avec le contrebassiste Stéphane Kerecki et son quartet ou l’on retrouve Emile Parisien, Guillaume De Chassy et Fabrice Moreau qui a parcouru le mariage fructueux du jazz et du cinéma de la nouvelle vague avec à la clef des morceaux comme ceux que Martial Solal a composé pour A bout de souffle ou ceux de Jean Constantin pour Les Quatre Cents Coups. Un très sympathique set en guise d’ouverture. On a pris ensuite avec Leyla McCalla la direction de l’Haiti de ses parents et de la Louisiane. Avec beaucoup de simplicité et une belle authenticité elle nous a proposé des poèmes Langston Hughes mis en musique, entre violon, violoncelle et banjo, qui nous racontent la douleur et les joies des origines du jazz et du blues. Une belle découverte qui donne envie d’aller plus loin pour saisir toute la richesse de cette quête d’identité musicale – et humaine - qu’on a pu apercevoir sur scène.
Mais c’est Marcus Miller qui a fait grimper la température, dans la veine de ses derniers concerts à Marciac. Avec son dernier album, Afrodeezia, il apporte un regard plus funk à la quête d’identité de Leyla McCalla. Baptisé Artiste pour la paix par l’UNESCO il met en musique le projet La route de l’esclavage dont il est le porte-parole en explorant de sa basse les racines de sa musique. Dès les premières notes de Hylife qui ouvre aussi l’album le ton est donné. C’est parti pour deux heures de concert ou l’histoire douloureuse de la musique qui est passé d’Afrique à l’Amérique dans les cales de navires négriers n’empêche pas de sa faire plaisir en partageant cet hommage, de Gorée du nom de l’ile au large du Sénégal d’où partaient les esclaves au riff motown de Papa was a rolling stone. Le tout se termine avec un Tutu qui prend des accents reggae enchainé avec un Blast qui a fait trembler le plancher du chapiteau sous la pression des fans massé devant la scène. Un plaisir renouvelé à chaque concert !