La température était déjà dans le rouge. Parce que le chapiteau était bondé, parce que la journée a flirté avec les 40°C, parce que le système informatique a planté, qu'une partie du public a dû patienter avant d'accéder au chapiteau et que des écrans géants faisaient des caprices. Tout le monde a eu très chaud et les éventails de fortune étaient de la partie. Mais il a suffi que le charme de Melody Gardot opère pour que tout soit oublié. Même les écrans géants ont arrêté leurs caprices. Un set plein de douceur et de générosité qui a embarqué le public dans une cocktails de ses précédents albums et celui qu'elle vient tout juste de sortir avec la pianiste franco-brésilien Philippe Powell qui était lui aussi sur scène. Un album nommé Entre eux deux
comme une balade, a moins que ce ne soit une ballade qui parle d'amour. Le piano de Philippe Powell resonne avec la voir de Melody Gardot relevé par les autres musiciens Irwin Hall au saxophone, Chris Thomas à la basse et Jorge Bezerra à la batterie qui reviendra lancer le dernier rappel. Un cocktail qui donne lieu à une belle ambiance hors du temps que le public a savouré aussi simplement qu'il a été porté sur scène.
Même salle mais autre ambiance avec Jeff Beck et sa Stratocaster débridée. Un début du second concert de la soirée qui a fait la part belle au blues, au rock mené de main de maitre par les solos de guitare et appuyé par la batterie ultra-vitaminée de Anika Nilles et la basse de Rhonda Smith qui a accompagné Prince une dizaine d'année. Et la température monte encore d'un cran avec l'arrivée de Johnny Depp. Une seconde partie de set qui apporte une nouvelle énergie. Des reprises comme The Death & Resurrection Show
de Killing Joke qui se savoure dans un esprit tout à fait rock. Suivent Isolation
de John Lennon porté par la voix de Johnny Depp, les riffs et les solos de Jeff Beck, Venus in furs
du Velvet Underground, A day in the life
des Beatles lancé note par note par la guitare de Jeff Beck. AUtant que titre qu'on retrouve sur 18
, leur album commun qui sort tout juste. Un set pour se faire plaisir, les uns surtout pour la musique qui est généreusement jouée dans l'esprit du It's only rock'n'roll but I like it
des Rolling Stones avec la virtuosité en plus. D'autres en mode groupies ne voient que Johnny Depp sur scène. A moins qu'on ne fasse les deux en même temps. Dans tous les cas c'est un pur plaisir, à consommer sans modération. Le concert aurait pu durer toute la nuit, mais il parait que les meilleures choses ont une fin. Et ils doivent être sur la scène de l'Olympia le lendemain.