Première du spectacle lundi soir devant une salle du Parvis ou il ne restait plus une place. Après notre avoir adressé un Adishatz à fleur de peau il y quatre ans, Jonathan Capdevielle signe avec ce Saga, un second spectacle qui remonte un peu plus son histoire personnelle. Il nous fait découvrir au travers des yeux du pré-adolescent qu’il était une boulangerie nichée dans un bois du côté de Ger, entre un beau-frère qui braque des supermarchés et une sœur qui parle aux esprits. Au milieu le petit Jonathan Capdevielle hésite entre la participation et l’observation de cet environnement en perpétuelle ébullition où tout semble possible. Un spectacle en forme d’autofiction hallucinée qui jette sur cette tranche de vie un regard plein de tendresse, une certaine nostalgie et de la dérision.
Et même si on est moins ému qu’avec Adishatz qui mettait à nu les doutes d’un adolescent au moment où il s’apprête à partir, cette incroyable Saga nous touche et nous trouble par l’innocence du regard et l’absence de jugement de ce tout jeune Jonathan quelque part entre l’enfance et l’adolescence sur ce qui l’entoure. Après cette première tarbaise, Jonathan Capdevielle et les trois autres comédiens du spectacle seront à Beaubourg au cœur de Paris la semaine prochaine avant de poursuivre vers Genève et Bergen en Norvège. Un dépaysement qui donnera sans doute au parler bigourdan une coloration qui ajoutera une touche d’exotisme à cette troublante saga née en Hautes-Pyrénées.