Le public du Parvis a déjà eu l’occasion de parcourir l’univers tourmenté de Gisèle Vienne. De « Jerk » à « The Pyre » présenté la saison dernière, autant de spectacles à l’intensité qui marque leur passage au Parvis. Avec « This is how you will desappear » on est dans la droite lignée des spectacles précédents. Toujours la même équipe : un texte de Dennis Cooper, la musique de Stephen O’Malley et Peter Rehberg, la lumière de Patrick Riou. Et sur scène Jonathan Capdevieille. Dans la continuité mais aussi à l’opposé. Avec Jerk, pas besoin de décor, de réalisme ni de mise en scène sophistiquée pour que Jonathan Capdevielle et sa marionnette nous confronte sans nous laisser mettre de distance au mécanisme mental du serial killer américain Dean Corll.
Au contraire « This is how you will desappear » s’ouvre avec une sombre et très réaliste forêt reconstituée sur la scène du Parvis. Tout y est, les arbres entremêlés, le tapis de feuilles mortes et même la fraicheur humide de la brume. Une immersion dans une atmosphère qui oscille entre le fantastique d’un conte de fée et l’horreur d’un film de genre. Une jeune athlète, son entraineur et un rocker suicidaire qui va terminer son parcours en gisant piteusement au pied d’un arbre. Il y a tout pour nous faire vivre ce sombre drame. Mais voila, la magie d’un « Jerk » qui nous emportait n’opère pas ici. Le public résiste à l’inquiétante atmosphère pour rester simplement spectateur de l’impressionnante machinerie du spectacle comme en témoigne la timidité de applaudissements polis en fin de spectacle. Frustrant…