Le coup de pinceau final a été donné il y a deux semaines maintenant. Le mur peint donne à la petite rue Saint-Pierre coincée entre Monoprix et les boutiques de la rue Foch, une atmosphère sud-américaine qui lui fait mériter plus que jamais l’appellation de « Caminito San Pedro » donnée par le restaurant argentin installé dans la rue. Rencontre avec Alain Laborde-Laborde, l’artiste qui a dirigé le projet
Comment est né ce projet ?
Horacio, du Caminito San Pedro, avait toujours eu dans l’idée de faire quelque chose sur ce mur qui n’était ni très net ni très propre. Il semblerait que le maire lui ait proposé de lui fournir la peinture. Ca en était resté la depuis quelques années. Le maire a fait établir un devis dans le cadre du festival Tarbes en Tango. Lors d’une réunion pour le festival ou le maire a évoqué ce devis en expliquant que ca ne pourrait pas se réaliser, Corinne Salesses-Marcos et Manée Bruyère, la présidente de l’association Tangueando Ibos, ont dit « mais attendez, on a quelqu’un dans l’association qui pourrait se charger de faire une peinture sur le mur ! ». C’est parti comme ça. Elles m’ont appelé en me demandant, pour m’appâter, si j’étais partant pour peindre un mur en plein centre de Tarbes, près de la mairie.
C’est un gros travail !
Elle m’avait parlé d’un mur de 12m de long par 2,5m de haut. Alors pourquoi pas… En réalité c’est plutôt 31 mètres de long et 4 mètre 20 de haut ! Il fallait des moyens et je ne pouvais pas le peindre tout seul. Alors on l’a fait dans le cadre de l’association, avec l’aide de pas mal de bénévoles. On a montré une maquette au maire en mai dernier et la réalisation a commencé fin mai avec quelques trous à reboucher et une couche de primaire prise en charge par la mairie. On s’est mis au boulot le 31 mai dernier.
Deux mois plus tard c’est un peu Buenos Aires sur Adour !
C’est le Caminito de La Boca, le quartier de Buenos Aires ou est né le Tango. Un caminito qui est le sujet de plusieurs tangos, qu’on retrouve sur toutes les pubs des années 50, comme celle qu’on voit dans le restaurant d’Horacio. On est parti d’une compilation de vieilles photos et de celles que nous avons fait nous-même il y a quelques années. Il y a aussi mon imaginaire. J’ai peint Carlos Gardel à la fenêtre, El Indio et sa partenaire qui sont venus au festival, Anibal Troilo et son bandonéon, le Caminito San Pedro tarbais lui-même. Et ca se termine avec la maire de Tarbes, qu’on voit avec Eva Perron. En face c’est un vieux mur bien tarbais, avec ses cailloux et son crépi fait avec le sable de l’Adour, que j’aime beaucoup.
On retrouve tout ce que j’aime : Tarbes qui est ma ville, l’association Tangueando avec laquelle j’ai peint ce mur et le tango qui a été pour moi une belle découverte. Ca a été fait dans le plaisir du partage, et ca continue avec les riverains et les passants.