Avec La contrebasse, Patrick Süskind nous amène dans l'intimité d'un sombre contrebassiste du 3ème pupitre d'un orchestre national. C'est véritablement une histoire de couple qu'il vit avec son instrument. Une vie tourmentée faite de passion pour la musique, pour son instrument, mais aussi de déception, de rêves inaccessibles. Derrière le brillant exposé sur l'importance de la contrebasse dans l'orchestre apparait rapidement l'homme dépressif profond. Un long monologue ou il mélange amour et haine, le tout généreusement ponctué de grandes gorgées de bière.
L'image de Jacques Villeret est difficile a effacer, avec tout ce qu'elle a d'excessif. Un Jacques Villeret tantôt superbe ou incapable de jouer selon le soir. Il a tellement marqué cette pièce de Patrick Süskind que 17 ans après son fantôme plane encore. C'était donc un exercice difficile pour un comédien d'arriver à ses glisser dans la peau du contrebassiste et non dans celle de Villeret jouant le contrebassiste. C'est incontestablement un pari réussi ! Au fil de la pièce, l'image de Villeret se dissipe pour laisser la place au contrebassiste Thierry Rémi. Il arrive progressivement à imposer son jeu, plus cérébral, plus maitrisé. Une réussite qui est aussi due à une mise en scène de Stéphane Alvarez qui a su habiller le monologue sans le surcharger. C'est au final un véritable plaisir !