Cap au Pire est une des dernières œuvres de Samuel Beckett. Un texte plein d'une douleur mis en mots à un moment où les mots eux-mêmes se désagrègent. « Tout avant. Plus jamais rien. Jamais tenté. Jamais raté. Peu importe. Essaie encore. Rate encore. Rate mieux ».
Sami Frey nous propose une lecture de ce texte. « Il y a dix ans que je l’ai découvert et qu’il me fascine. C’est un exercice de style. C’est une variation sur le thème du pire, un jeu sur le texte. C’est jubilatoire. J’y décèle même de la bonne gaieté, rien de la pignouferie bien sûr encore que Beckett aimerait ce mot. ». Il est seul sur une scène vierge, tout vêtu de noir sur un fond noir. Il est assis, presque prostré, le regard fixé sur un écran ou on devine le texte. L'idée de faire une lecture de ce texte est effrayante. Il semble s'y attaquer sans le redouter. Peut-être aurait-il du ! On salue la performance du comédien qui arrive à dire l'indicible. Mais rien ne se passe, les mots se succèdent, défilent pendant une heure sans qu'on ait le sentiment de rentrer dans le texte.