Est-ce que ce début 2025 marque une belle accélération pour toi avec une presse élogieuse et une notoriété qui atteint le grand public ?
Oui, le spectacle avec Camille Cottin a permis à un autre public, celui du milieu privé qui connaissait moins, de venir découvrir le travail que je fais. Mais je dirais que je suis quand même assez soutenu depuis la création de mes pièces, il n’y a pas vraiment eu de passage à vide depuis 2016. Alors c’est vrai qu’en ce moment la visibilité est plus grande avec la pièce avec Camille Cottin et mes autres pièces qui tournent. Après reste à voir si je profite de cette notoriété. Ça dépend de l’état des finances dans la culture, de l’engagement de l’état et des élus, qui permet de travailler sur des projets. Ou pas.
Comment est né ce « rendez-vous » avec Camille Cottin ?
Camille voulait adapter le livre Katharina Volckmer. On a discuté ensemble de la forme dans laquelle on allait adapter le roman pour créer un spectacle. On a fait l’adaptation ensemble pour être au plus près de nos désirs et ce que le texte nous racontait à tous les deux.
Est-ce que le lieu, Les Bouffes du Nord de Peter Brook et son Espace vide, a influencé ton travail ?
L’identité du lieu est importante pour Nadia Lauro qui a fait la scénographie et pour ma mise en scène. On a choisi de travailler dans un dispositif scénographique représenté par un énorme rideau de 30 mètres qui se repend au sol. Un rideau n’a fait que se mêler à l’identité du lieu et ses murs défraichis. Ensemble, ça augmente la capacité à rendre visible le spectacle.
En attendant le Rendez-vous, vous serez au Parvis mardi pour un Caligula que vous mettez en scène et interprétez. C'est l'actualité qui vous a amené à la conjonction du pouvoir et du chaos ?
Ce n’est pas forcément l’actualité qui m’a amené la. Je sais que Camus fait tomber les masques des politiques pour mieux les révéler. Avec mon personnage de Caligula on peut penser à Macron. Avec un Trump plus dictateur que président, la pièce trouve aussi un écho très fort. Mais ce qui m’a intéressé, c’est qu’avec son écriture Camus révèle le Caligula que chacun porte en soi. Politique ou pas.
Vous nous avez beaucoup parlé de votre enfance, de votre adolescence tarbaise de Adishatz à Saga. C'est fini, vous avez réglé vos comptes avec ce passé ?
Non, je pense qu’on ne règle jamais ses comptes avec son histoire personnelle. Ce qui se passe, c'est que toutes les pièces, il y a quand même quelque chose qui est de l'ordre de l'autofiction. Même dans Caligula, même chez Camille Cottin. C’est un retour qu'on m'a fait souvent, il y a beaucoup de moi dans la forme, dans la façon de travailler la culture populaire, la question de l'identité. Ce n'est pas par hasard non plus que chez Camus ou chez Katarina Volckmer il y a la question d'identité qui est toujours présente. Et inévitablement ca transpire dans chaque pièce
Quels sont tes projets maintenant ?
Je travaille sur une pièce avec Dimitri Doré, un jeune comédien qui joue sur Caligula aussi. Je travaille avec lui sur l’adoption, sur son envie de faire une autofiction. Je me retrouve encore avec l’identité, mais avec son histoire à lui. Et il y a « Sinistre et festive » avec Jean-Luc Verna. On a déjà fait une forme cabaret dans un bar à Gennevilliers avec Jean-Luc et Julien Bienaimé au Piano avec un répertoire que va de la chanson à la pop en passant par le classique. Avec une esthétique pop pour moi et punk pour Jean-Luc. Et la on travaille sur une forme théâtre pour le mois d’avril au Théâtre de l’Atelier à Paris. Avec l’enjeu de trouver langage scénique, une autre forme de lien avec le public que la proximité physique de la forme cabaret. Rompre le quatrième mur.
Casser le quatrième mur, c’est une habitude chez vous !
Oui, c’est vrai… Même dans Caligula.
3 rendez-vous avec Jonathan Capdevielle au Parvis
Il sera mardi au Parvis pour le Caligula
de Camus qu’il met en scène et qu’il interprète. Une rencontre du pouvoir et du chaos plus que jamais d’actualité que ce soit en France ou aux Etats-Unis. C’est déjà quasiment complet, mais comme toujours il peut y avoir quelques places le soir même.
Le 8 avril, il revient comme metteur en scène avec Le rendez-vous
avec Camille Cottin, qui a fait ses premiers pas au Théâtre des Bouffes du Nord il y a quelques semaines. C’est complet aussi.
Et il a glissé la date du 27 mai au Parvis avec Sinistre et festive
qu’il joue avec Jean-Luc Verna au théâtre de l’Atelier du 5 avril au 8 juin. Et là aussi c’est complet.