Kévin Denard

Avec des concerts de 2 heures seul en scène, Kévin Denard partage avec le public une musique à la confluence du blues américain et des sonorités indiennes.

Kévin Denard, un blues entre Mississipi et Gange/ Stéphane Boularand (c)Bigorre.org

En fin de compte, tout ça commence dans des champs de coton. Ceux du sud des Etats-Unis ou la complainte des esclaves fait naitre le blues. Et à 13000 kilomètres de là, ceux de l’Inde ou le coton a modelé l’histoire, la politique et la culture du pays depuis 5000 ans. Quand le Mississipi et le Gange se rencontrent, l’esprit de blues et la culture indienne donnent naissance à des petits bijoux comme « Paint it black » des Rolling Stones que les jeunes oreilles découvrent en regardant la série Wesnesday, « The end » des Doorset la guitare de Robby Krieger prend des allures de sitar à la Ravi Shankar. Ou « Heart Full of Soul » des Yardbids au moment ou le regretté Jeff Beck a succédé à Eric Clapton. Une double source délicieusement fructueuse et pourtant un peu délaissée. Pas de Kévin Denard et de sa musique précisément à la confluence du blues américain et des sonorités venues de la culture instrumentale indienne. Une double influence revendiquée dès son premier album India’s Blues et sur scène au son de sa mohan veena sur les genoux pour de belles envolées de slide guitar sur 22 cordes. Rencontre avec Kévin Denard à Tarbes, sans doute exactement à mi-chemin entre le Mississipi et le Gange.

Votre identité musicale est à la croisée du blues américain et des sonorités indiennes, pour un « India’s blues » de votre 1er album ?

C’est né au fil des rencontres. Mon père qui est harmoniciste blues et j’ai eu l’occasion de partir faire un voyage au Canada et là j’ai découvert la musique indienne. Et j’ai rencontré là-bas un luthier qui fabriquait des Mohan veena, un instrument de 22 cordes beaucoup utilisé en Inde dans les années 80 pour jouer du Râga. J’ai tout de suite été accroché par cette musique et j’ai fait un mix entre ma culture blues et son du mohan veena. J’ai créé un accordage pour que je puisse le marier cet instrument indien avec des sonorités beaucoup plus blues. C’est quand même deux mondes différents ; pour les musiciens ça a été intéressant justement de trouver une combinaison entre ces deux styles.

Et ce n’est qu’une facette de votre son puisque que vous avez sur scène aussi un banjo et d’autres instruments.

En concert, j’ai habituellement 5 instruments qui ont chacun une identité et un son propre. Un banjo, le mohan veena, une slide guitar, une cigarbox fabriquée par un luthier au Canada. Et une magnifique Furch, une marque slovaque de guitare sèche dreadnought modifiée pour la jouer en slide sur les genoux.

Pourquoi ces instruments ?

Parce que c’est des instruments qui ont une origine très particulière sur lesquels j’ai créé mes morceaux. Et puis, j’ai eu l’occasion de voir Ben Harper qui était venu faire une master class quand j’étais en formation au Music Academy International à Nancy. Et j’ai été fasciné par les instrument qu’il utilisait, des guitares développée dans les années 30 chez Hermann Weissenborn qui viennent d’Hawaï et qu’il joue sur les genoux en slidant dessus avec un steel bar. C’est dans cet esprit que j’utilise ma Furch pour garder la tradition blues.

Quels sont vos projets actuels ?

Déjà faire des concerts. Le coronavirus a rendu les choses compliqués ces temps-ci, alors je veux me rattraper et jouer. Ca n’empêche pas de pense à faire un nouvel album. Et à prendre du plaisir avec un projet à coté de mon projet principal, à jouer avec Jambalaya qu’on réactive depuis deux mois.

Pour écouter et voir Kévin Denard

Après une année 2022 riche en concerts et en festivals, Kévin Denard a déjà repris le chemin de la scène. Après Chez Marcel et les Halles de Pau, il sera le 11 février au Shamrock à Tarbes, le 19 février à une Convention Tatoo dans les Landes, le 2 mars à l’incontournable Celtic Pub tarbais avant de poursuivre au Showrooms Gallery Cema à Bordères, au Festival Tonnerre de Jazz à Billère en premier partie de Sophie Alour.

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