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Nathalie Dumonteil (Tarbes)

Nathalie Dumonteil, des œuvres de papier

Des livres-objets, des sculptures de papier maché, des empilements de feuilles. Le papier sous toutes ses formes est omniprésent dans l’œuvre de Nathalie Dumonteil. Rencontre avec une artiste du papier

Nathalie Dumonteil avec quelques-unes de ses créations dans son atelier tarbais./ Stéphane Boularand (c)Bigorre.org

Nathalie Dumonteil avec quelques-unes de ses créations dans son atelier tarbais./ Stéphane Boularand (c)Bigorre.org

Que représente tout ce papier que vous mobilisez pour vos créations ?

Je crois que c'est le livre qui me fascine. C'est la bibliothèque, la naissance de l’écriture, l’imprimerie. La durée de vie qui peut être très éphémère ou se conserver avec des livres très anciens. Et derrière tout ça, il y a l'arbre qui a permis de faire le papier journal ou les feuilles que je recycle. Il est toujours là, dans mes créations au lieu d’être jeté.

Qu’est-ce qui vous a amené à faire des œuvres de papier ?

J’ai commencé par l’écriture. Dans des ateliers d’écriture, en écrivant seule de la poésie. Et pour montrer mes textes, j’ai travaillé le livre. Le livre-objet est venu comme une petite forme poétique, un concentré de poésie à travers la forme du livre, la manière dont il est fait et son contenu. J’ai eu envie ensuite de ne travailler que sur l’enveloppe en faisant des sculptures. Et d’associer la peinture.

Quel est la relation entretiennent le papier et l’écriture ?

Tous les papiers que j’utilise sont remplis d’écritures. En fin de compte mon travail est une concrétion d’écritures. Et même quand elle ne se voit pas, l’écriture est toujours là à l’intérieur. Visible ou pas, l’écriture fait partie de l’œuvre. Il n’y a qu’à fouiller dans mes sculptures pour la retrouver.

Du papier jetable au livres anciens qu’on conserve, vos œuvres ont aussi un rapport au temps ?

Au-delà de ça, c’est une peur de perdre. Notre société est en train de tout perdre. On perd le langage avec l’intelligence artificielle. On perd notre relation avec l’environnement qui part en fumée. Donc pour moi, c'est une manière de retenir quelque chose de la vie et de l'humanité.

Vous exposez beaucoup avec Isabelle Crampe. C’est une complicité artistique ?

On s’est rencontrées aux Ateliers de l’Art Cru à Bordeaux. J’habitais Marseille alors. C’est une complicité artistique qui est devenu une amitié depuis. On a travaillé de temps en temps ensemble chacune dans sa région. Et on a exposé ensemble, ses peintures et mes sculptures. Et ce compagnonnage continue car on associe souvent sculptures et peintures dans les expositions.

Et avec Loic Ploteau pour associer du métal à votre papier habituel ?

J’avais très envie d’utiliser le métal. Je connais Loïc depuis très longtemps, on a exposé ensemble mais je n’étais jamais allé le voir dans son jardin perché. Et j’ai vraiment découvert son univers. Ca m’a trotté dans la tête et quand il est venu exposer chez moi on en a discuté et il m’a ouvert son matériau. Et ça a donné au début cette année de nouvelles sculptures ou le papier et le métal qui a servi se rencontrent pour s’associer.

Quels sont vos projets maintenant ?

Je me passionne actuellement pour les livres pour enfant avec de l’écriture, de la peinture et du dessin. J’en avais envie depuis très longtemps et j’ai profité du post-covid très calme pour m’y mettre. C’est un vrai plaisir de travailler sur ces petites histoires et de faire des illustrations qui ont un rendu presque instantané. Alors qu’avec les sculptures de papier ça prend des mois. J’ai un livre qui est prêt et je cherche un éditeur en ce moment. Et en parallèle, je travaille sur un projet d’exposition que nous pourrions faire l’été prochain dans une petite chapelle de Luz-Saint-Sauveur avec Isabelle Crampe et Akiko Hoshina.

Pour voir les œuvres de Nathalie Dumonteil

Difficile de voir ses œuvres hors des expositions car elle n’a plus de site Internet et n’est pas très présente sur les réseaux sociaux.

Il reste dans les expositions. Des expositions personnelles qu’elle organise elle-même à tour de rôle. Comme l’année dernière quand Isabelle Crampe recevait les oeuvres de Nathalie Dumonteil et d’Olivier Pouey. Ou fin 2023 quand elle recevait dans son atelier tarbais les oeuvres d’Isabelle Crampe.

Il faudra donc attendre juillet prochain l’exposition à la Chapelle Impériale Saint-Sauveur. Si elle est confirmée.

Propos recueillis par / ©Bigorre.org / publié le

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