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Jacqueline Dauriac

Jacqueline Dauriac, artiste conceptuelle internationale

Ses œuvres ont été exposées dans des lieux prestigieux dans le monde entier, du Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris à la Corée en passant par le Canada, Israel. Et le centre d’art contemporain du Parvis en 1997. Rencontre parisienne avec Jacqueline Dauriac.

Jacqueline Dauriac chez elle, entre Kiss me et la vidéo de son panache rose aux Nuits blanche de Paris/ Stéphane Boularand (c)Bigorre.org

Jacqueline Dauriac chez elle, entre Kiss me et la vidéo de son panache rose aux Nuits blanche de Paris/ Stéphane Boularand (c)Bigorre.org

Comment avez-vous initié votre parcours d'artiste conceptuel ?

Dans mon premier travail j'avais peint des paysages. Il y avait deux couleurs un fond gris. Et une couleur gris foncé qui représentait les ombres. Et c'est cela qui formait la perception du paysage. Déjà cette réduction à deux couleurs. La lumière n’est pas représentée mais l'ombre portée l'implique. Et tout de suite j'ai été suivie par des artistes.

Dès votre première oeuvre, La lumière est présente. Elle est restée centrale au fil de votre travail ?

Peut-être parce que je suis né à côté de Lourdes ! Je trouve vous voyez que la lumière est un fondement absolu. C’est ma guideline. Comme quand j'avais exposé à la Galerie René Blouin à Montréal, j'avais installé des étagères qui étaient un peu en diagonale et il y avait des petits pots de fleurs éclairé. Les ombres et la lumière, c'était fantastique. Ou avec le miroir ovale éclairé que j’avais monté pour la Nuit Blanche 2009, qui produit une ombre absolument lumineuse. J’ai un projet comme ça pour la grotte de Lourdes. Je ne sais pas qui il faut aller voir, mais ça serait très intéressant dans la grotte d'éclairer comme ça. C'est très discret mais l'effet est très curieux.

Il fallait quitter les Hautes-Pyrénées pour poursuivre votre travail ?

A cette époque oui je crois qu’il fallait partie. Je crois que maintenant, on peut être en Hautes-Pyrénées et continuer à faire une œuvre d’art. Comme le fait Erik Samakh. Quand j’ai commencé il fallait partir, mais Paris ne vous attend pas forcément. Il faut rencontrer les autres artistes. Il faut communiquer. Et j’ai tout de suite eu des réponses à mes oeuvres avec d'autres artistes, de la figuration libre notamment. Jacques Monory, Rancillac. Et ensuite ma deuxième production, je l'ai appelé « Lopes dans la statuaire antique «. Des grandes pièces, de la peinture projetée comme une caresse. Quand on commence il faut aller jusqu’au bout. C’est très prenant et émouvant de faire ça. Il faut etre touché par la grâce, ou avoir de la chance car il n’y a pas de retouche possible. C’est ce que j’appelle l’instant T quand la peinture et le temps produisent l’oeuvre. Une série sulfureuse à l’époque qui m’a beaucoup amusée. Ça je les ai faite en 1974-1975. Et elles ont été exposées au Musée d'Art moderne en 1975.

Est-ce c'est votre père qui vous a porté vers cette carrière ?

Oui il a eu un rôle très important pour ma sœur Marie-France et pour moi. Ma sœur est devenue architecte comme lui, et grande collectionneuse d’art. Il y avait beaucoup de livres d’art à la maison, il y avait des revues qui nous liait avec ce qui se passait partout ailleurs. On se sentait profondément liées à la peinture. A l’âge de 12 ans on avait déjà vu les principaux musées d’Europe. C’est génial parce que le regard se forme avec les œuvres. Il nous a appris a regarder quelques cm² du tableau pour voir l’énergie, la douceur, la sensualité, la force vitale de l’artiste. C’est ca qui fait une grande œuvre. Mon père m’a fait faire des petites expositions en Hautes-Pyrénées. Il m’a poussé, il m’a soutenue. J’avais eu des prix, j’étais allé à Toulouse. Il m’a fait rentrer dans un atelier à la Cité Internationale des arts à Paris. C’est la que je me suis lié à des gens qui ont fait l’histoire.

Quels sont vos projets actuels ?

Il y en plusieurs. On m'a commandé des vitraux pour une chapelle à Flavacourt. J'ai fait le projet, il est accepté et je vais aller le présenter le 15 novembre. J’ai aussi le projet à la Tour Saint-Jacques à Paris pour lequel Laurent Le Bon qui est président du Centre Pompidou m’aide à trouver les moyens financiers et politiques. Et on vient de m’inviter pour rendre hommage à « L’Adoration de l'Agneau mystique » de Van Eyck à la cathédrale Saint-Bavon de Gand. Alors je suis allé voir le retable. C'était magique. Il y a l’agneau au milieu que j’ai trouvé hautin. Et je me suis cherché dans le retable. Mais je ne me suis pas trouvé. Et je comprends que le diable n'est pas dans le retable et je dis voilà le titre. Je sais vraiment ce que je veux faire. C’est urgentissime car le vernissage est prévu le 20 février 2025. Il y a aussi le projet pour la grotte de Lourdes qu’il faut que je présente.

Pour voir les œuvres de Jacqueline Dauriac

Il y a d’abord son site internet jacquelinedauriac.net qui permet de voir une belle palette de ses créations. Même si la photo peine à rendre compte du jeu de la lumière au cœur des œuvres. Jacqueline Dauriac est aussi très active sur Instagram avec son compte @jacqueline.dauriac

Faute d’exposition actuellement, on peut aussi voir sur Internet des expositions passés video à l’appui comme « Ca va Pluto bien » à la Galerie Fernand Léger à Ivry-sur-Seine.

Pour voir ses œuvres il faudra donc attendre la réalisation de ses projets. Et peut-etre guetter les acquisitions du Centre Pompidou.

Propos recueillis par / ©Bigorre.org / publié le

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