Comment présentez-vous votre père ?
Il est né à Juillan en 1905. Mon père était un homme de la renaissance, une culture générale énorme. Avec ma sœur, nous avons baigné dans une immense culture, comme les mythes grecs qu’il nous racontait tous les soirs quand on avait 10 ans. Tous ses petits enfants sont devenus artistes ou architecte. Ma sœur est artiste et je suis architecte. Depuis tout jeune il peignait. Et sa capacité à réfléchir l’a amené non seulement à la peinture, mais aussi à l’architecture, au design. Il a dessiné des motos et des voitures très modernes en 1930, et comme celles qui sortent maintenant des grands cabinets de design suisses. Il s’est aussi intéressé à l’ésotérisme. Il a suivi les cours des beaux-arts de Toulouse pendant son service militaire. Et en 1932 il recevra un beau diplôme d’architecte. Il va travailler au service architecture de la mairie de Tarbes.
Et l’art était toujours présent ?
Il a toujours œuvré avec les arts, et pour les arts. Avec sa peinture qui lui a valu un premier Grand Prix des peintres régionaux en 1950 à Toulouse avec un tableau qui représente l’art de vivre bigourdan. Avec ses amis comme le Dr Betbèze avec lequel il a fondé en 1938 la Société des amis des arts de la Bigorre. A la mairie aussi car c’est aussi lui qui a suggéré au maire de Tarbes de cette époque, Pierre Cohou, de fonder une école des arts. Il a porté le projet et ce sont les ouvriers de la ville de Tarbes qui feront la rénovation de l’ancienne maison de Massey ou est toujours l’actuelle École supérieure d'art et de design. C’était un homme très occupé !
Quel était l’activité de cette société des amis des arts ?
Elle sert à promouvoir un regard sur l’art. Elle permettait de faire des voyages pour peindre ensemble. Elle permettait d’exposer les talents de l’époque. Comme Henri Borde qui avait un talent fou que mon père et le Dr Betbèze ont voulu montrer. Et beaucoup d’autres artistes comme Lamarque, Duprat, Zeller, Jeanne Saliceti. C’est une pépinière qui a donné beaucoup de bourgeons. Comme Jacques Brianti ou Rémi Trotereau. Le fils de Jacques, Sylvio Brianti a fait des études extraordinaires sur ces personnages.
Est-ce que cette volonté de promouvoir les arts en Hautes-Pyrénées dans les années 30 à des répercutions jusqu’à maintenant ?
Oui certainement. Vous allez me trouver outrecuidante, mais je pense que l’exemple le plus sûr est ma sœur jumelle Jacqueline Dauriac qui est devenue une artiste conceptuelle, perceptuelle très importante. Avec de belles expositions comme celle au Musée d'Art Moderne de Paris. De nos jours, il y a aussi beaucoup d’artistes admirables en Hautes-Pyrénées, comme Rémi Trotereau, Maryse C, Jean Vergès. Comme Pierre Sempé, le petit-fils du Dr Sempé qui était aussi dans le groupe qui a fondé la société des amis des arts.
Et c’est à votre père que les amis des arts vont rendre hommage !
Oui, le 84e salon va rendre hommage au peintre Tardieu, et à Jacques Dauriac au travers de son tableau « La libération de Tarbes » qui orne la salle des fêtes de la mairie de Tarbes, à gauche du buste du Maréchal Foch. C’est un tableau très important aujourd’hui car c’est le 80e anniversaire de la libération de Tarbes qui a eu lieu du 18 au 28 aout 1944. On voit sur la gauche du tableau la gare d’où tout est parti. C’est aussi un tableau qui montre la mobilisation des corps francs, du maquis, des volontaires patriotes. C’est aussi un tableau qui montre 21 mois de malheur. Mon père aimait beaucoup ce tableau.
Le salon des Amis des arts de Tarbes et de la Bigorre
Du 26 octobre au 9 novembre, les amis des arts vont s’installer dans la salle des fêtes de la mairie de Tarbes pour leur salon annuel. Une exposition ouverte au public tous les jours de 14h à 18h qui va permettre de voir ce que notre département rassemble de talents au travers des œuvres des artistes membres de l‘association. Avec deux artistes mis en avant, les peintres Tardieu et Jacques Dauriac avec la « libération de Tarbes » qui est à demeure dans la salles des fêtes de la mairie de Tarbes.