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- Le Parvis (Ibos)

Le Parvis, la responsabilité d'être une référence culturelle

Il y a les grandes villes où le public va voir ce qu’il veut. Et les villes plus modestes où le public va voir ce qu’il y a. Dont la programmation de l’incontournable Parvis.

Frédéric Esquerré, en pleine préparation de la fête du jubilé du Parvis/ Stéphane Boularand (c)Bigorre.org

Frédéric Esquerré, en pleine préparation de la fête du jubilé du Parvis/ Stéphane Boularand (c)Bigorre.org

La scène nationale des Hautes-Pyrénées fête son jubilé. Ou plutôt le Parvis puisque le label n’existait pas encore en janvier 1974, au moment où Marc Bélit a posé cette scène au beau milieu d’un centre commercial. Rencontre avec son directeur actuel, Frédéric Esquerré.

Comment le Parvis fête son jubilé ?

Tout au long de la saison on a fêté les 50 ans de l’ouverture du Parvis, avec un premier spectacle en janvier 74. On a travaillé une saison artistique 2023/24 avec des marqueurs dans la programmation, des artistes qui ont une façon ou d’une autre, soit parce qu’ils ont marqué l’histoire du parvis, soit parce qu’ils ont plus largement marqué l’histoire du spectacle vivant. On a accueilli Maxime Le Forestier, la grande chorégraphe américaine Lucida Child qui nous se souvenait bien du Parvis au-dessus du centre commercial plus de 40 ans après.

Comment Le Parvis est devenu une institution culturelle ?

Quand Le Parvis a été créé, il n’y avait rien au sud d’une ligne Bordeaux/Toulouse/Montpellier. C’est une initiative privée géniale de Marc Bélit et Jacqueline Saint-Laurent qui était PDG du Leclerc. Rapidement le Ministère a identifié ce lieu incroyable et unique qui de fil en aiguille est devenu une Scène Nationale. C’est une maison que je connais bien : les premiers spectacles que j’ai vus à 5 ou 6 ans, c’était ici. Après, je suis allé beaucoup au cinéma du Parvis. Et dans les années 90, j’ai été objecteur de conscience ici et après j’ai écrit une maitrise d’histoire dessus. J'ai grandi avec ce lieu, je connais son histoire, je sais d’où il vient et ce qu’il porte comme valeurs. Oui le Parvis est effectivement devenu une institution culturelle, peut-être l’institution culturelle du département. C’est une réalité, on a un label de l’État, on le défend et on le revendique. On revendique une exigence de qualité. On revendique aussi le fait de proposer parfois des choses qui sortent des sentiers battus. Et en même temps ce qui est important c’est aussi de créer des liens avec l’ensemble des populations du territoire. L’itinérance dans notre programmation, le réseau de cinémas. Et les partenariats avec d’autres structures qui ne travaillent pas sur les mêmes publics que nous. On fait en sorte que les publics se croisent.

Comme Dark side of the rock ?

Oui. La première édition du Dark side of the rock a réuni dans un projet commun Jazz Pyr qui organise Jazz à Luz, La Gespe, Le Parvis, le conservatoire et Le Celtic. On a réussi à réunir des acteurs divers, avec des publics qui se sont vraiment croisés autour du rock progressif, des musiques improvisées, du free jazz. Pour moi, c’est très important de programmer ce genre de chose.

Est-ce que les grands événements qui ont fait l’histoire du Parvis sont encore possibles ?

Oui, il n’y a rien qu’on ne puisse programmer. Mais c’est une affaire de choix. On a une obligation d’équilibre budgétaire, ça a toujours été le cas, mais les marges sont de plus en plus réduites. Même si on est très bien accompagnés par l’État, le Département, l’agglomération, la région et bien sûr le GIE du Méridien. Quand on s’offre Le lac des cygnes de Preljocaj, on casse la tirelire et on a deux spectacles de moins dans la saison. Je suis fier qu’on l’ait fait, mais faut veiller rester sur une palette très large pour s’adresser au plus grand nombre. Trop de gros coups réduirait notre offre.

Est-ce qu’être l’institution de référence est une responsabilité ?

Oui. Dans les grandes villes on programme pour soi. Ici il faut programmer pour nos publics. On n’est pas les seuls dans le département, il y a beaucoup de lieux qui ont une programmation qualitative. Ce qu’on a d’unique, c’est un grand plateau pour montrer des grands spectacles. C’est aussi parce qu’on est une référence qu’on veille à avoir une offre variée et faire en sorte que chacun puisse trouver son compte.

Le Parvis fête ses 50 ans le 15 juin

Après une saison qui a mis le projecteur sur des artistes qui ont fait l’histoire du Parvis comme Maxime Le Forestier ou la chorégraphe américaine Lucida Child, le Parvis offre une journée festive. En commençant à 11h avec la présentation de la prochaine saison pour finir sur un grand embrasement. Et un after au Lien jusqu’à 3h du matin.

Propos recueillis par / ©Bigorre.org / publié le

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