C’est un spectacle estampillé 50 ans que le Parvis propose lundi et mardi. D’un côté un véritable monument de la danse classique, un ballet féerique sur la musique étincelante de Tchaïkosvki créé en 1877 au Théâtre Bolchoï, chorégraphié au fil du temps par les plus grands comme Marius Petipa, George Balanchine ou John Neumeier chacun avec sa patte. Sans oublier la version de Rudolf Noureev qui sera une fois de plus présentée à l’Opéra Bastille en juin prochain. De l’autre un grand chorégraphe qui plante ses racines dans la tradition des ballets classique pour les nourrir de sa culture contemporaine comme il l’a déjà montré avec le ballet en trois acte Roméo et Juliette sur la musique de Sergueï Prokofiev, composé en 1935, ou sur sa création du ballet de Blanche Neige il y a quinze ans. Et donc son Lac des cygnes qu’il a créé à Clermont-Ferrand en 2020. Les ingrédients sont réunis pour que la rencontre entre le prince Siegfried et Odette, le cygne blanc, malmenée par le sorcier Rothbart et Odile, le cygne noir soit un bel événement sur le plateau du Parvis lundi et mardi soir.
Tout en se disant rester fidèle à l’œuvre originale, il transpose le livret de du Lac des cygnes écrit par Vladimir Begitchev et inspiré d’une légende allemande dans la société contemporaine, à la croisée de ses logiques financières et de ses préoccupations environnementales. Une transposition qui fait résonner Le lac des cygnes avec l’urgence environnementale ou d’une économie prédatrice se marient parfaitement à l’oeuvre originale sans jamais en trahir l’essence. Le Parvis nous promet une chorégraphie virtuose et résolument contemporaine, qui tire le meilleur des grandes visions russes de la tradition du ballet classique, pour emporter le spectateur dans un irrésistible tourbillon de costumes splendides, de beauté et d’émotions. Il suffit d’avoir déjà gouté la signature chorographique d’Angelin Preljocaj, à la conjonction de la précision de son travail et de l’envergure de sa vision pour en être convaincu.