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Monique Pujo-Monfran (Gerde)

Monique Pujo-Monfran, des aquarelles fortes en couleurs

Aquarelliste dans l'âme, Monique Pujo-Monfran suis les pas de Blanche Odin dans le jeu de papier, d'eau et de couleurs

Monique Pujo-Monfran dans son atelier à Gerde/ Stéphane Boularand (c)Bigorre.org

Monique Pujo-Monfran dans son atelier à Gerde/ Stéphane Boularand (c)Bigorre.org

Des bouquets de fleurs aux couleurs vives, des paysages de montagne parsemés de maisons, des vieilles demeures burinées par le temps. Quand le regard se pose sur une aquarelle de Monique Pujo-Monfran, l’oeil est tout de suite capté par la force des couleurs quand les rouges vifs rivalisent avec les bleus profonds. En particulier dans les bouquets de fleur. Comme dans les aquarelles de Blanche Odin. Un lien qui s’impose quand on écoute Monique Pujo-Monfran parler de ses oeuvres et parler de Blanche Odin dont elle est experte pour l’Union Française des Experts et à laquelle elle a consacré plusieurs livres au « génie de l’aquarelle », à son œuvre et sa technique. Rencontre avec Monique Pujo-Monfran dans son atelier à Gerde.

Pourquoi avoir choisi l’aquarelle qui n’est pas la plus facile des techniques ?

Ca ne s’est pas fait tout de suite mais l’aquarelle a fini par s’imposer comme une évidence. Toute petite, j’étais fasciné par une vieille dame qui peignait à l’huile et qui racontait ses tableaux. Pour l’enfant que j’étais, être artiste c’était peindre à l’huile. Je n’aimais pas l’aquarelle : c’était trop dilué et trop délavé, ça n’avait pas de force. Après j’ai commencé à peindre et les produits utilisés pour peindre à l’huile me rendaient malades. J’ai essayé d’autres techniques, mais sans trouver ce qui me plaisait autant que la peinture à l’huile. Puis un jour un aquarelliste est venu faire une petite démonstration sur un bout de papier. Je me souviendrai toujours ce monsieur. Le voir mouiller sa feuille, poser de la couleur. Et cette couleur allait où elle voulait, de posait où elle voulait. C’était le mot liberté. Il m’a dit « tu sais il faut en faire 500 pour en réussir une ». Ce n’est pas un sentier pavé de roses ! Plutôt un sentier pavé de ronces. Mais je suis bigourdane donc je suis têtue, et je m’y suis mise. Et très rapidement je me suis intéressé à la couleur dans l’aquarelle. C’est en 1992, l’époque ou j’ai découvert Blanche Odin et Roycraft qui était le pendant de Blanche. Tous les deux montrent que l’aquarelle peut être aussi forte que de la peinture à l’huile en couleur. En fait inconsciemment c’était ce que je recherchais.

Il faut être aquarelliste pour comprendre pleinement Blanche Odin ?

Non, on ne peut pas dire ça. Il y a des peintres à l’huile qui peuvent aussi se reconnaitre dans son travail. Et puis il suffit de regarder et d’apprécier ses oeuvre. C’est une artiste que j’admire profondément. Je sais ce qu’elle a traversé, sa persévérance, sa volonté. J’ai appris sur elle et j’ai appris d’elle. Blanche Odin m’a permis de comprendre beaucoup de choses. La complémentarité des couleurs. La précision aussi, quand on mélange les couleurs, c’est à la petite goutte près.

C’est l’énergie de Blanche Odin qui vous a porté jusqu’au Grand-Palais à Paris et au Japon ?

Je suis une femme, artiste peintre et aquarelliste : presque tous les défauts se cumulent. Pour le Grand Palais, on m’a dit « écoute, il faut que tu fasses ta vie, il y a une capitale, il faut que tu ailles au Grand Palais ». Je suis passé devant le jury d’admission qui m’a retenue. Et j’y suis retourné une autre fois. On se retrouve 2000 exposants, un tableau par artiste de chaque pays du monde. Avec 5 salons, on était 400 et quelques. Le Japon je n'avais rien demandé, c’est une galerie qui a amené mes oeuvres là-bas. Pas moi. Et j’ai fait d’autres salons internationaux. Mais ça fait un moment que j'expose plus parce que je suis sur un énorme projet.

Sur quel projet travaillez-vous maintenant ?

Un projet qui me correspond parfaitement. Je suis passionnée par la peinture, passionnée par l'écriture. Et c’est justement les deux. Ca a commencé à Montaner il y a presque deux ans avec l’exposition d’eleves qui ont travaillé à partir de photos qu’ils ont prises dans le village. Le jour du décrochage, un jeune homme est venu me voir et on a parlé de projets. Ca s’est poursuivi avec Franck Bocher, le maire de Ponson-Debat-Pouts qui est passionné de patrimoine et ça va déboucher sur un livre sur les 12 villages du Montaneresse avec des aquarelles de mes élève et les miennes, des textes écrits avec des personnes qui parlent de leur village. Avec le partage, le lien, le patrimoine, les gens qui y vivent. Je voyais ce qu’on allait pouvoir réaliser, mais j’étais loin de m’imaginer ce que ça allait comporter comme passion. Ca s’appelle « Itinérance en Montaneresse, d’hier à aujourd’hui ». On commence par le haut du château et on suit les sentiers, les ruisseaux, les routes, les maisons abandonnées, les villages. Ca sortira peut-etre à l’automne. C’est un énorme travail, mais l’implication des personnes est superbe et le résultat sera un beau livre.

Propos recueillis par / ©Bigorre.org / publié le

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