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Magali Fabre - Centre Culturel Maintenon (Bagnères-de-Bigorre)

Magali Fabre, une artiste que le confinement fait renaitre

Après des années ou l’enseignante d’art a pris le pas sur l’artiste, le confinement a amené Magali Fabre à revenir à l’essentiel et à reprendre son projet créatif.

Magali Fabre/ Stéphane Boularand (c)Bigorre.org

Magali Fabre/ Stéphane Boularand (c)Bigorre.org

Arrivée en Hautes-Pyrénées il y a une dizaine d’année avec son diplôme d’arts plastiques obtenu à la Sorbonne et celui d’Art-thérapie à la faculté de médecine de Poitiers, Magali Fabre est restée assez discrète sur son travail artistique. Des fresques comme lors du Big Bag Festival, une belle série de portraits de femmes aux couleurs acidulée, des vitrines décorées. Une production artistique discrète qui a laissé le champ libre au professeur d’art plastique, à ses interventions dans les établissements scolaires des Hautes-Pyrénées pour animer des ateliers ou faire une création avec les enfants, à l’atelier Les 12 couleurs qu’elle anime et aux artistes qu’elle à exposé lorsqu’elle était installée rue Justin Daléas. Mais la COVID et son confinement général sont passés par là et l’artiste nous promet du changement. Rencontre avec Magali Fabre dans son atelier au centre Culturel de Bagnères de Bigorre.

Vos productions sont toujours très colorées. Quelle place occupe la couleur ?

Je lui donne une place hyper importante. D’où le nom de l’atelier, les 12 couleurs, c’est le cercle chromatique. Des couleurs saturées qui m’apporte beaucoup dans la mise en place des éléments de la construction des dessins que je fais. Pour l’enseignement, c’est primordial car c’est grâce à la couleur qu’on va pouvoir s’exprimer, qu’on va pouvoir mettre des mots. En art-thérapie, la couleur c’est mettre des mots sur ce qu’on ressent. La couleur elle est vraiment centrale sur mon travail. Je n’utilise le noir que pour les contours, les gris et la saturation des couleurs permettent de faire ressortir les éléments plus simplement et plus clairement. La couleur me vient avant le dessin, en ce sens je me sens plus coloriste que dessinateur.

Dans la série de portrait de femmes, votre sujet est esthétique ? Ou revendicatif ?

Les deux. C’est esthétique avec de belles courbes. Et c’est revendicatif pour parler des droits des femmes. C’est un panel de portraits que j’ai fait il y a quelques années, mais ce que je fais maintenant est très différent.

Du changement en perspective ?

Oui. Mon activité artistique était réduite depuis que je suis en Hautes-Pyrénées. J’ai été très prise par mon atelier de dessin, mon enseignement classique. Ça fait 10 ans que j’ai ouvert mon atelier et je n’ai pas eu le temps de faire autre chose. Et puis le confinement est passé par là. Ça a été très difficile de maintenir un véritable lien avec mes élèves. Ça m’a permis de me rendre compte que je passais mon temps à courir après quelque chose en permanence. Le confinement m’a permis de reprendre le contrôle de ce que je fais, de reprendre ma production. Un confinement vraiment bénéfique pour moi !

Que préparez-vous maintenant ?

Je travaille sur donc sur l’illustration pour enfants. Des livres pour enfants pour apprendre à dessiner, des livres de coloriage à partir de 3 ans. Des petits exercices très ludiques, toujours sur la couleur. Les 12 couleurs des Pyrénées, les 12 couleurs de végétaux. Des petites rubriques qui fonctionnent avec mes élèves, des petites choses qui ne durent pas longtemps à offrir ça à vos enfants. A faire en famille ou tout seul. Je suis en train de faire murir le projet et de le penser comme une série que j’aimerais sortir d’ici un an et demi.

Comment voir les oeuvres de Magali Fabre ?

Il est beaucoup plus facile de voir la production de ses élèves que la sienne. « Mes productions, je ne les montre pas pour l’instant ». Et Internet ne sera pas d’un grand secours tant la discrétion s’est imposée sur les 10 dernières années. En attendant un an et demi pour voir arriver la série de livres qu’elle prépare, on pourra voir quelques interventions. Sur des vitrines de magasins du centre-ville de Bagnères qui lui ont passé commande. Il faut aussi surveiller les festivals l’été ou l’automne prochain ou elle prépare un projet collectif dont on ne saura pas plus.

Propos recueillis par / ©Bigorre.org / publié le

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