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Marie-Pierre Majourau

Marie Pierre Majourau, la lumière du verre

Avec le verre, Marie-Pierre Majourau propose un étonnant jeu de déformations, de matières, de lumières et de transparence.

Marie-Pierre Majourau dans son atelier/ Stéphane Boularand (c)Bigorre.org

Marie-Pierre Majourau dans son atelier/ Stéphane Boularand (c)Bigorre.org

Froid, rigide, dur et cassant dans la vie de tous les jours, le verre semble attendre les mains de Marie-Pierre Majourau pour prendre vie. Une artiste verrier installée à Aureilhan qui défie les certitudes en façonnant la matière. Des pliages, des ondulations, des superpositions pour un étonnant jeu de transparences, de couleurs, de lumières, plein de souplesse, de douceur et de légèreté qui ouvre des perspectives pour ceux qui maitrisent une matière qui sais imposer ses contraintes. Rencontre avec cette rare artiste verrier de la région qui nous a reçu dans son atelier d’Aureilhan qui a exposé au festival des arts du verre à Salies-de-Béarn.

Qu’avez-vous exposé au festival de arts du verre ?

Des pièces essentiellement décoratives avec différents façon de travailler de verre. Des techniques du verre à chaud avec de la pâte de verre, du fusing ou je mets côte à côte ou je superpose des plaques de verre émaillées qui fusionnent entre elles en chauffant. Du thermoformage aussi avec des pièces fusionnées que je mets en forme.

Pourquoi avoir choisi de travailler le verre qui est une matière pleine de contraintes ?

C’est vrai que c’est la matière la plus difficile à travailler. Mais le verre, c’est un peu de mon ADN. Sa transparence m’a toujours fasciné. Ce que la matière laisse voir, ce que la lumière qui le traverse produit. C’est magnifique !

C’est un travail d’artiste qui nécessite aussi d’avoir une maitrise technique !

Je travaille le verre depuis de très longues années. On n’est pas très nombreux à le faire en France, et même dans le monde car c’est une matière qu’il faut apprivoiser. Pour le travailler il faut monter à 800°C ou il perd ses capacités initiales pour devenir mou. Il faut le faire rapidement pour éviter qu’il se dévitrifie et qu’il perde sa transparence. Mais pour qu’il retrouve ensuite son allure de verre il faut faire baisser la température lentement pour qu’il n’éclate pas avec des paliers de cuissons. Des points très délicats qui peuvent durer des jours car on compte un quart d’heure par millimètre d’épaisseur du verre.

Comment ces contraintes techniques vous ménagent un espace de liberté créative ?

Il y a des verres français, des verres des pays de l’est, des verres chinois. Chaque verre à ses propriétés, on ne sait pas à l’avance ce que ça va faire. C’est un matériau tellement inattendu qu’on apprend à le connaitre et à apprivoiser. Il y a des effets auxquels on ne fait pas attention au début. On observe la matière, on repère des choses intéressantes qu’on arrive à reproduire, on les exploite ensuite. C’est une recherche permanente.

Qu’avez envie d’exprimer avec ces ce verre ?

Ou peut avoir un effet de masse ou des choses beaucoup plus légères comme des méduses. Avoir de magnifiques transparences avec des verres extra-blancs ou colorés. Avoir un jeu de transparence et d’opacité est l’associant à des matériaux comme le bois. Faire des grandes pièces comme quand j’expose avec le collectif de verriers Dare D’Art ou des pièces plus petites.

Exposition à l’Abbadiale

L’exposition Eclats de verre à la maison des arts de Arras-en-Lavedan propose au public de voir des œuvres de Martine Bruggeman et les dernières productions de de Marie-Pierre Majourau. Du verre qui semble plus souple que jamais, ondulant comme une algue marine au gré des courants. Et des oeuvres ou le verre rencontre le bois quand la lumière joue à cache-cache entre transparence et opacité des matières. C’est à découvrir Rue du Gabizos à Arras-en-Lavedan tous les jours sauf le mardi de 14h30 à 18h30 jusqu’au 18 septembre. Plus d’infos sur www.abbadiale.fr

Propos recueillis par / ©Bigorre.org / publié le

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