C’est Chez Marcel, dans son restaurant tarbais que nous avons rencontré Florent Dasque, guitariste, chanteur et co-fondateur de Boulevard des Airs avec Sylvain Duthu. Dix ans après l’éclosion du groupe sur la scène française, il nous offre une vue de l’intérieur sur un incroyable parcours ponctué des trois nominations aux Victoires de la musique et de plusieurs d’or et de platine.
Quel regard avez-vous sur ces deux lycéens de Marie-Curie qui créent le groupe ?
C’est incroyable de penser que cette aventure est née dans la cour de récréation pas loin d’ici, au Lycée Marie-Curie. Je rencontre Sylvain, tu fais de la musique, moi aussi. On monte un groupe qui s’appelle tout de suite Boulevard des Airs. Comme beaucoup de groupes de lycéens ou de collégiens. On a tout de suite écrit nos compositions. On jouait deux fois par an et on n’imagine pas une seconde ce qu’il va se passer dans les 17 prochaines années.
Quel est l’élément déclencheur qui vous a propulsé sur le devant de la scène française ?
Il y en a eu plusieurs. On a créé le groupe en 2004, puis il se passe 7 ans ou on travaille, on fait des petits enregistrements. On a bataillé pour casser une espèce de plafond de verre qui empêchait de passer à une autre échelle, qui nous empêchait d’accéder aux radios, aux télévisons et aux grandes scènes. On se demandait comment se faire entendre au-delà de Toulouse ! En 2011 sort Paris Buenos Aire, premier album et premier marqueur important. Et Cielo Ciego, qu’on avait écrit ici, dont le clip de été tournée avec des petits moyens dans les rues de Tarbes, a été repéré par quelqu’un qui l’envoie aux médias. Pas mal de radios le diffusent et on passe du statut de groupe qui ne sort que rarement de son département à une diffusion nationale avec des appels de toute la France pour des concerts. Un énorme bond pour le groupe qui passe d’amateur à professionnel. On enchaine avec une grande tournée en 2012, la nomination dans la catégorie Révélation Scène des Victoires de la musique, la catégorie junior pour les jeunes artistes. En 2015, c’est l’album Bruxelles. Un autre bond en avant avec beaucoup de titres repris dans les médias et une tournée des Zénith.
Est-ce que vous avez envie d’être les grands frères qui aident des groupes à dépasser ce plafond de verre ?
Avec les plateaux, les tournées, on a rencontré beaucoup de talets. Mais faire des bonnes chansons, c’est super. Mais il y a tellement d’étapes à franchir. On monté un label et tout une structure de production pour des groupes qui ont les mêmes idées que celle qu’on avait au début. Pour leur apporter des conseils, les guider vers des passerelles, trouver des raccourcis, les mettre en relation avec des attachés de presse. Et leur éviter pas mal d’embuches qu’on a dû se coltiner. On a appris, on apprend encore car on n’a pas grandi dans ce milieu. A Tarbes, même s’il y a la structure d’accompagnement de La Gespe, on ne voit pas de projet qui ai évolué comme ça et on trouve ça dommage. On aimerait permettre à des groupes locaux de grandir.
On voit Tarbes dans vos clips, vous venez souvent ici, vous êtes impliqué Chez Marcel. C’est important pour vous ?
Oui, clairement ! On aime toujours l’endroit où on a grandi. On est né ici, on a porté les couleurs de Tarbes en sport, Boulevard des Airs est né ici. On aime beaucoup couper le rythme de la tournée, de la promotion. C’est bien violent ! ca nous fait du bien de rentrer ici, de discuter avec les gens sans parlé de la télé qu’on a fait la veille. Et aller ensemble vois un match de handball, de foot ou de rugby. Ca nous ressource. On est souvent à Paris car il y a les médias et tout le reste. Mais ici on trouve le calme, loin de la pression. Ca nous permet d’écrire pour Boulevard des Airs ou pour d’autres artistes. Ce n’est pas par hasard que les albums du groupe ont été enregistrés ici, ont été muri ici.