Est-ce qu’Isidore Ducasse est un personnage romanesque ?
Oui. C’est un des personnages de notre roman, mais pas le personnage principal. Il apparait quand il est à Paris. Il est aussi présent au travers de sa famille comme sa tante et d’autres personnages qui habitent à Sarniguet à côté de Bazet en Hautes-Pyrénées. Il est le fil conducteur d’une intrigue autour d’un dénommé Mario Moratti – un prénom issu des Chants de Maldoror – qui poursuit un trésor qui aurait appartenu à Antoine de Tounens, un personnage périgourdin réel qui s’est déclaré roi de Patagonie. On fait des allers-retours entre le présent et le passé avec des scènes qui se déroulent à Sarniguet, à Tarbes, à Lourdes pendant les apparitions, à Paris et à Montevideo. Et nous sommes allés sur place, de Tarbes à Montevideo pour que les descriptions correspondent au plus près de la réalité.
Quelle image donnez-vous de Lautréamont ?
Parlons plutôt d’Isidore Ducasse. Une image renouvelée. Il est souvent présenté comme un personnage noir. Nous le faisons vivre comme un jeune homme qui cherche la gloire, qui a une vie amoureuse avec des personnes du sexe opposé alors qu’il est plutôt homosexuel. Nous présentons aussi une nouvelle version de la mort d’Isidore Ducasse. Je vous laisse deviner qui le tue ! Enfin nous faisons apparaître des personnages de sa famille jusqu’à présent totalement inconnus des ducassiens…
Pourquoi avez-vous choisi d’écrire sur ce personnage ?
Monique Garcia et moi-même sommes passionnés par Les chants de Maldoror. Nous étions venus en Hautes-Pyrénées pour voir la maison de sa mère à Sarniguet que nous avons failli acheter. Et de fil en aiguille nous avons eu envie d’écrire un roman sur la région et la réalité de la vie à cette époque. C’est au début plus un roman sur la région que sur Isidore Ducasse.
Comment sont les Hautes-Pyrénées sur les traces d’Isidore Ducasse ?
Ce sont les Hautes-Pyrénées de 1890, à l’époque de l’industrialisation. Le train arrive à Tarbes. Il y a des gens de la campagne qui parlent de construction de barrage, on voit aussi les derniers cagots. On visite Sarniguet comme le décrit la monographie d’un instituteur de l’époque, Monsieur Tauzia qui raconte ce qu’était le village au 19eme siècle.