Comment s’est passée la création du spectacle aux Bouffes du Nord ?
Très bien, travailler avec Marina et les quinze autres acteurs a été un vrai bonheur. Maintenant on est en tournée. On a commencé par Annecy et mardi on sera à Tarbes. On tourne beaucoup dans le monde entier, mais je n’étais jamais venu, je vais pouvoir découvrir Tarbes donc.
Passer d’un théâtre qui a autant de caractère que les Bouffes du Nord à une succession de salles en tournée change le spectacle ?
Chaque fois. Même quand on joue un mois aux Bouffes du Nord ou ailleurs, le travail c’est de se réinventer en permanence. Les tournées sont toujours une façon de continuer à se réinventer et de ne jamais s’installer. Dans chaque salle de cette tournée, je suis là. Je remets en scène car c’est à chaque fois les placements sont un peu différents. Et comme là, la scénographie est composée de 1600 fleurs, il faut à chaque fois la réinventer en fonction de l’espace. C’est un travail qui n’a rien à voir avec la routine. Pour le spectateur, il n’y a que le moment ou il voit le spectacle qui compte, que ce soit à Paris, à Tarbes, à New York ou à Limoges. C’est son regard à lui qui crée le spectacle. C’est le moment qui passe, le moment où il s’émeut, où il rit, où il s’ennuie. C’est ce moment-là qui est important, pas celui de la veille ou d’un autre théâtre.
Le spectacle est encore en pleine évolution ou il a déjà sa forme définitive ?
Avec la façon dont je travaille, le soir de la première le spectacle à déjà sa forme définitive. Depuis la première j’ai coupé un peu car je trouvais des passages un peu long. Et de le jouer propulse le spectacle dans une forme toujours plus vivante. Entre la première à Paris et la dernière de la tournée dans quatre mois à Amsterdam, ça sera le même spectacle, mais je pense que pour tous les spectacles il y a une bonification du spectacle de l’ordre du double. Une amélioration à chaque représentation vers plus de beauté, plus d’énergie, plus de vie. Je ne connais pas de spectacle qui perde de son intérêt ou de leur force au travers des représentations.
Le Parvis annonce une rencontre avec vous mercredi. C’est un véritable plaisir pour les spectateurs. Et pour vous ?
Je ne serais pas là mercredi car je dois retourner à Paris pour partir sur une autre pièce, mais je serais là mardi soir. On rencontre beaucoup de public. Je travaille sur tous les continents et dans toutes les langues. C’est merveilleux ! J’adore ce moment-là, on commence en se regardant en chien de faïence, personne n’ose vraiment poser de question et a près ça part on peut y passer une heure et les relations publique du théâtre nous disent que les portes vont fermer. Mais c’est ça, il y a toujours une envie de savoir comment une répétition se passe, comment on travaille, comment le spectacle évolue. C’est toujours renouvelé. Une bonne photographie de la curiosité et de l’intérêt qu’on suscite.