Dans son rapport "L’avenir des stations de ski des Pyrénées : un redressement nécessaire, des choix inévitables", publié aujourd'hui, la Cour des Compte dresse un bilan inquiétant des stations de ski dans les Pyrénées. Le rapport s'ouvre sur le constat que "nombre de ces stations sont aujourd’hui confrontées à des difficultés majeures".
Il y a la météo et les perspectives du réchauffement climatique qui touche particulièrement les stations de faible altitude avec "un enneigement de plus en plus aléatoire". Mais c'est particulièrement "l'érosion continue de leur fréquentation", les dettes qui "ont tendance à s’accumuler, ce qui peut avoir de lourdes conséquences sur les finances des communes et de leurs groupements qui portent les stations" et le recul des investissements ces dernières années (800.000 euros en 2013, contre 13 millions d'euros en 2010) qui sont stigmatisés par le rapport. Une situation aggravée par un accès routier difficile, l'absence "totale" de services au pied des pistes et un prix moyen pour les forfaits insuffisant selon la Cour des Comptes.
Pour éclaircir ce sombre constat, la Cours des Comptes suggère la mise en commun des politiques commerciales entre les stations, un mouvement déjà engagé avec Npy qui regroupe actuellement huit stations pour une offre commune que le rapport appelle à s'étendre. La Cour des Comptes propose aussi de mieux dimensionner les investissements, de professionnaliser des moyens de gestion et de développer les activités sportives autre que le ski alpin. La Cour conclut que "la pérennité des stations de ski des Pyrénées est conditionnée à la nécessité d’atteindre une taille critique et de mettre en oeuvre une véritable stratégie de développement territorial qui ne soit plus exclusivement centrée sur le ski alpin, en particulier en moyenne montagne. Seule une meilleure anticipation des mutations en cours peut permettre d’éviter une fermeture brutale des stations les plus vulnérables et l’effondrement d’un pan entier de l’économie des territoires de montagne". Elle ajoute qu'il "est impératif que le soutien public soit désormais réservé aux collectivités qui acceptent de se restructurer et de repenser leur modèle économique. Le contribuable public ne peut pas soutenir des stations de ski qui sont dans l’incapacité structurelle d’assurer leur équilibre d’exploitation."