Dès le début du spectacle la voix de Denis Cooper annonce que The Pyre - le bucher en français- se décompose en trois parties. C’est avec la dernière partie que le spectacle débute avec trois quarts d’heure interprétée par Anja Röttgerkamp au centre d’un tunnel lumineux qui occupe la scène. Un long solo dansé qui part du corps replié sur lui-même pour partir dans une exploration que la chorégraphie de Gisèle Vienne contient dans un espace qui ne s’ouvre que sur la lumière artificielle qui surgit sur les parois du décor sur la musique synthétique du KTL de Stephen O’Malley et Peter Rehberg. Une conjonction de danse, de lumière et de musique qui nous envoie de ce bucher quelques fulgurances, des impressions de confinement, d’une grande tension, d’un trouble et d’une violence intime qui déborde du corps.
Dans la seconde partie un enfant vient rejoindre la danseuse. On commence à articuler ces impressions comme autant de fragments de la narration de ce spectacle. Peut-être la relation troublée entre une mère et son fils. On en restera la quand la lumière s’éteindra. Mais dans cette construction inversée il reste encore une première partie manquante. C’est avec le livre qui a été remis aux spectateurs qu’elle se construira. Certains choisissent les sièges du Parvis pour découvrir la pièce manquante du spectacle. Un texte de Denis Cooper qui éclaire avec une nébulosité savamment installée les deux parties qui le suivent logiquement et qui le précèdent chronologiquement. Une construction qui fait renvoie le spectateur à l’incertitude de la narration. Terriblement efficace.