La semaine de festival « Délits d’humour » continue au Parvis avec mardi soir "Instants critiques" mis en scène par François Morel. Mis en scène mais sans François Morel, comme l'auront constaté les spectateurs un peu déçus. Un spectacle réalisé à partir des échanges entre Jean-Louis Bory et Georges Charensol, deux fleurettistes du Masque et le plume des années 60 et 70. Deux critiques qui vont des années durant s’opposer sur tout ce que le cinéma de l’époque a pu produire. Les parapluies de Cherbourg de Jacques Demy, Le parrain de Coppola, Théorème de Pier Paolo Pasolini, Le corniaud de Gérard Oury ou Cri et chuchotement d’Ingmar Bergman. Autant d’occasions pour les deux critiques interprétés par Olivier Saladin et Olivier Broche pour se lancer dans des joutes verbales spectaculaires elles aussi. Quarante ans plus tard on souvient bien davantage des films que de ce qu’en ont pensé les journalistes de l’époque, signe que l’essentiel est plus sur scène ou sur les écrans que dans les médias, aussi prestigieux soient-ils.
On retient de ces « Instants critiques » une belle balade, pleine de nostalgie, dans un cinéma qui hésite encore entre les traditions et une nouvelle vague qui bouleverse tous les repères. On se souvient des films alors que sur scène les deux critiques nous régalent d'un ping-pong verbal haut en couleurs. Et tout se termine évidement sur La Fileuse de Félix Mendelssohn, assez maladroitement interprétée sur scène par Lucrèce Sassella, qui est le générique de l’émission depuis le suicide de Jean-Louis Bory, à la fin des années 70.