Dès ce premier spectacle de la collection d’hiver 2012 le ton est donné. Avec « Maldito sea el hombre que confía en el hombre : un projet d’alphabétisation » d’Angelica Liddell, qu’on pourrait traduire par « Maudit soit l’homme qui se confie en l’homme », on commence à voir venir la « prochaine vague » promise par Marie-Claire Riou, celle des femmes qui émergent sur toutes les scènes pour s’imposer comme des artistes avec lesquels il faudra compter. Un spectacle présenté cet été au Festival d’Avignon qui se déroule comme un abécédaire désordonné, loufoque et enragé.
En commençant avec la lettre E comme Enfant, Angelica Liddell nous propose de revisiter brutalement une enfance qui ne promet rien du tout. « Je n’ai pas connu un seul enfant qui soit devenu un bon adulte ». Une Alice au pays des merveilles qui échappe aux clichés pour explorer sans aucune complaisance ce qu’elle est et l’avenir que les adultes lui promettent. N comme Naitre, K comme Karaoké, A comme argent ou Z comme Zidane. Chaque lettre offre un nouvel angle qui permet à Angelica Liddell d’aller un peu plus loin encore dans un univers encombré et dans l’expression de se rage contre les repères établis.