C’était annoncé comme l’un des moments forts de la programmation danse du Parvis. La soirée de mardi n’aura pas déçu le large public venu voir trois petits bijoux de Trisha Brown. Trois pièces pour balayer des quelques décennies de carrière de la « grande prêtresse de la danse post-moderne américaine ». En commençant par son célèbre « Set & Reset » qui s’ouvre avec des images de télé américaine des années 60 au dessus d’une danseuse portée qui marche horizontalement sur le fond de scène. Une superbe image qui introduit une chorégraphie extrêmement dynamique, qui dans un « mouvement brownien » transmet le mouvement d’un danseur à l’autre comme le font les molécules entre elles sous l’effet de collisions. Un grand moment de danse plein de vigueur et d’une impressionnante fluidité.
On poursuit la soirée avec« If you couldn’t see me ». Un étonnant solo de dix minutes intégralement dansé dos à un public qui ne peut ainsi focaliser son attention sur autre chose que sur un corps qui va encore plus loin dans la fluide vigueur de la première partie. Une démarche reprise sur le mode ludique avec « L’amour au théâtre ». Une des plus récente pièces de Trisha Brown qui, sur la musique du « Hippolyte et Aricie » de Rameau, sonne comme un grand menuet moderne. Tout semble permis ! Solo, duos, doubles duos, trio, quatuor, quintet se succèdent à un train d’enfer dans des configurations plus complexes les unes que les autres. Une fin de spectacle comme un bouquet final incroyablement dynamique et superbement esthétique.