Ca commence comme une bouffée de nostalgie, avec des chansons qui reviennent en mémoire. Sur la scène du Pari, Jonathan Capdevielle reprend des vieilles chansons a capella. « Papa don’t preach » de Madonna, « One more time » de Daft Punk. Des musiques de boite dénudées qui révèlent des textes bruts. La vacuité des uns se mêle intimement aux échos que commencent à faire résonner les autres. Une Madonna qui demande à son père de désormais la considérer comme une adulte, renvoie Jonathan Capdevielle à son propre père qui lui demande quand il rentrera. Comme une série de clichés, la succession de chansons commence à laisser apercevoir l’adolescent. Des musiques de boites, Jonathan Capdevielle arrive aux chansons paillardes de sortie de boite. Les chansons se succèdent, se percutent. Lady Gaga croise Francis Cabrel et des textes anglo-saxons on arrive brutalement au Must tarbais.
Jonathan Capdevielle ne dit rien, il se contente de se montrer aussi simplement que les chansons sans musique du début du spectacle, pour nous amener au plus profond de l’intimité d’un adolescent qui bouscule la morale et les traditions. Une perruque blonde, des chaussures à talons hauts, une petite robe pailletée. Nous voilà donc sur les lieux de cette adolescence tarbaise au moment précis oû son envie de vivre selon ses désirs se révèle. Une plongée troublante qui nécessitera au moins les chanteurs pyrénéens et le repère des traditions pour que ramener les spectateurs à des conventions bien plus confortables. Un voyage intime et chaotique entre autofiction et autoportrait qui séduit par la simplicité de l’évocation au risque de laisser le spectateur frustré et désemparé avec tous ces matériaux bruts sur les bras.
Stéphane Boularand