Dès le début du spectacle il impressionne. Saburo Teshigawara n’est définitivement pas un danseur comme les autres. Avec le « Miroku » qu’il est venu présenter au Parvis, il est un point rouge au milieu d’une scène transformée en un grand box, comme enfermé par des parois habillées d’une superbe lumière bleu infini. Le public venu pour assister à ce qui était annoncé comme l’évènement danse de la saison retient son souffle.
Avec la vivacité et l’extrême précision des mouvements qui le caractérise, Saburo Teshigawara nous propose une heure d’interaction entre son corps et ce qui l’entoure. Une relation tumultueuse qui débute par une grande violence qui tourmente le corps du danseur. L’énergie qu’il dégage ne semble pas pouvoir se résigner à rester contenue. Elle est sur le point de jaillir quand d’un geste d’une fluidité surprenante, il la détourne, la canalise, pour la dompter ou peut-être l’adopter. Un étonnant jeu de forces qu’il transcende pour finalement atteindre l’harmonie. On veut bien croire que ce soit celle de Miroku, appellation japonaise d’une des prochaines incarnations de Bouddha qui apparaitra lorsque le monde sera en complète harmonie, nous dit-on. C’est sans aucun doute un spectacle hors normes !