La proposition était alléchante : un Procès de Franz Kafka transposé dans une ambiance ultra moderne de talk show, faisant résonner ainsi la situation de Joseph K face à une justice absurde à une époque ou le sujet est toujours d’une actualité brulante. Il suffisait de se souvenir de la superbe adaptation de l’Opéra de Quat’ sous présentée il y a trois saisons pour être convaincu de la capacité de Didier Carette à revisiter avec audace les grands monuments. La voix off avait beau nous avertir avant l’ouverture du rideau que « toutes ressemblance avec des fait existants serait fortuite », on attendait précisément là ce que pouvait nous livrer ce Cabaret K.
Mais alors que le spectacle commence en fanfare, animateur TV, effets de lumière et musique compris, rien ne se profile à l’horizon. Les grands éclats du cabaret semblent plaqués sur le texte issu du roman de Kafka, sans arriver à lui donner un éclat nouveau. On déambule au gré des scènes. Ce n’est déjà plus une sage adaptation, mais la mise en scène n’arrive pas au bout de la proposition. Didier Carette nous laisse ainsi, aussi perdus que Joseph K face à une machine qui ne semble mener nulle part.