Jérôme Savary nous offre du grand spectacle ! Il suffit d'accepter de se laisser prendre par le show. A travers Joséphine Baker, c'est l'histoire intimement mêlée du jazz et des noirs aux États-Unis qui nous est racontée. Un extraordinaire mélange de paillettes et de misère.
Quand elle apparaît (dé)vêtue d'un pagne de bananes dans la Revue Nègre dans le Paris des années 20, les français découvrent le Charleston et la musique noire. Pour en arriver la, on traverse l'Atlantique, comme l'on fait les esclaves du commerce triangulaire. Savary nous raconte la naissance du jazz comme la rencontre improbable et percutante de musiques européennes et africaine, comme ce Menuet-Percussion ou ce Flamenco-Blues interprété par l'excellent jazz-band installé sur l'avant-scène. De tableau en tableau, les musiques, les danses, les chansons entraînent les spectateurs de Haïti à Cuba, de Cuba à la Nouvelle Orléans, de la Nouvelle-Orléans à New York, pour finalement revenir au sud. Et c'est la qu'on retrouvera la population noire noyée par l'ouragan Katerina.
Et puis, il y a ce retour de Joséphine Baker à Paris, pour une nouvelle Revue Nègre. Des costumes aux décors en passant par le show, on en prend plein les yeux. Ca fait du bien de laisser de temps en temps la morosité ambiante aux portes des salles de spectacle.