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Politique culturelle / élections législatives en Hautes-Pyrénées 2024 / François Meunier

Nous avons interrogé François Meunier (LO) qui candidate aux élections législatives en Hautes-Pyrénées sur son projet de politique culturelle.

Questions aux candidats aux élections législatives en Hautes-Pyrénées

Votre regard sur de la politique culturelle conduite par le Président de la République Emmanuel Macron et les Ministres de la culture depuis le début de son 2nd mandat :

* Bilan et critique des initiatives conduites et le soutien aux structures actives.

Votre contribution à la politique culturelle

* Quel est pour vous la mission culturelle de gouvernement, et précisément celle du futur Ministre de la Culture ?

* Quelle seraient les actions à mettre en œuvre pour favoriser la culture pour tous, particulièrement envers les publics qui sont absents des pratiques culturelles et envers les plus jeunes.

* Est-ce la politique culturelle peut se faire à moyens constants ?

* Quelle(s) action(s) souhaitez-vous voir mise en œuvre par le futur gouvernement dans les 100 premiers jours ?

* Comment souhaitez-vous que cette politique culturelle se concrétise en Hautes-Pyrénées ?

* Quelle image de la culture en Hautes-Pyrénées souhaitez-vous porter à l'Assemblée Nationale ?

Réponse de François Meunier (LO)

François Meunier
François Meunier

Tarbes, le 17/06/24

J’ai bien reçu votre lettre au sujet de mon « projet de politique culturelle» qui a retenu toute mon attention.

Je ne vous dirai pas comme d’autres candidats, ce que je ferais si je suis élu député car je ne le serai pas .

Mais j’ai quelques idées en matière de culture. Je suis communiste et à ce titre je pense que « la culture » peut être un élément déterminant pour l’émancipation des exploités. Ecouter, comprendre, transmettre, lire, communiquer, se cultiver, tout cela nous parait nécessaire pour aller dans le sens de la société humaine que nous voulons. Et tout ce qui aujourd’hui va dans le sens d’une culture accessible au plus grand nombre me paraît positif.

Vous me demandez mon avis sur la politique culturelle du gouvernement : la part de la culture dans le budget du pays reste très faible, elle a baissé pour être de 0,6% du budget total. Il est loin l'objectif de 1% du budget. Je soutiens les salariés de l'audiovisuel qui se battent contre la création du pôle unique de l'audiovisuel public qui aurait pour conséquence de supprimer des postes et de caporaliser les salariés. Le licenciement de G Meurice indique déjà la voie répressive que veut prendre le gouvernement dans ce domaine également : « je ne veux voir qu'une seule tête ». On pourrait reprendre les slogans de mai 68 : ORTF : « la police vous parle tous les soirs à 20h » ou celui-ci. Le RN veut aller encore plus loin : privatiser l'audiovisuel public, ce en quoi il se montre un parti docile à l'ordre capitaliste comme les autres partis « qu'on a déjà essayés ».

Suite à la réduction du nombre d'heures consacrées à certaines matières à l'école, la majorité des jeunes des classes populaires, qui ont de fait beaucoup moins accès à la culture ne pourront pas compter sur l'Education Nationale pour acquérir cette ouverture culturelle qui leur manque. Mais le problème du ministre de l'Éducation, et celui de tout le gouvernement, se résume à ce slogan : « Faire des économies à tout prix » sauf pour les subventions au patronat qui n'a jamais été aussi chouchouté : plus de 200 milliards d'argent public sont allés grossir les coffres des capitalistes l'an dernier. Dans ce cadre, le ministre de la culture devra se contenter de la portion congrue. Mais la fortune personnelle de Bernard Arnault est de 200 milliards alors que le budget de la culture reste à moins de 9 milliards.

Alors, comme pour les problèmes qui touchent de près le monde du travail (chômage, vie chère), toutes les difficultés pour développer la culture ne trouveront pas de solution à l’échelle du département uniquement.

Il faut revenir sur un point sur lequel vous nous interrogez. Pour nous parler du rayonnement culturel de la France n’a aucun sens. Il y a une culture universelle, fruit de l’apport de femmes et d’hommes dans tous les domaines de la création culturelle, qu’ils soient nés ou vivent en France, comme dans tous les pays de notre planète.

La politique culturelle, comme les autres services publics, est victime de cette logique, qui fait que les caisses publiques sont avant tout au service d'une minorité de capitalistes et banquiers, élus par personne, mais qui pourtant décident de la vie de millions de travailleurs. Pour abolir cette logique nuisible à l'ensemble de la société, il faudra que les travailleurs, ceux de la culture compris, l'imposent aux vrais décideurs, par leurs propres luttes. Il n'y a pas de sauveur suprême. Et puis face à l'extension des tensions guerrières à travers le monde, causée par les rivalités inter-impérialistes, comment envisager un avenir serein pour la culture alors que le bruit des bombes se rapproche.

Les élections qui arrivent doivent être l’occasion de faire entendre une opposition ouvrière à l’offensive patronale et à la politique gouvernementale, quel qu'en soit le résultat. C’est avec cet objectif que Lutte Ouvrière se présente.

C’est pourquoi nous affirmerons dans ces élections qu’il est plus que jamais nécessaire que les travailleurs prennent en main les rênes de la société qu'ils font tourner tous les jours, pour le seul profit des groupes capitalistes. Les travailleurs sont la seule force sociale qui peut en finir avec cette société qui secrète les injustices, la misère et les guerres.

Alors, brandissons le drapeau rouge de la classe ouvrière internationale plutôt que les drapeaux nationaux de la bourgeoisie !


M Saez et F Meunier

Réponse publiée le lundi 17 juin 2024