A- A+

Politique culturelle / élections législatives en Hautes-Pyrénées 2022 / Yves Castéra

Nous avons interrogé Yves Castéra qui candidate aux élections législatives en Hautes-Pyrénées sur son projet de politique culturelle.

Questions aux candidats aux élections législatives en Hautes-Pyrénées

Le regard sur de la politique culturelle conduite par Emmanuel Macron lors de son premier mandat et son projet pour le mandat qui commence :

* Bilan et critique des initiatives conduites et du soutien aux structures actives.

* L’action envers les plus jeunes, dans le cadre scolaire en particulier.

* Le rayonnement culturel de la France est-il suffisant ?

La position vis-à-vis des objectifs de politique culturelle du Président de la République qui vient d'être élu ?

* Considérez-vous que ses objectifs définissent la politique culturelle que vous souhaitez pour notre pays ?

* Quels objectifs soutenez-vous ?

* Quels objectifs voudriez-vous promouvoir ?

* Comment souhaitez-vous que cette politique culturelle se concrétise en Hautes-Pyrénées ?

* Quelle vision de la culture en Hautes-Pyrénées souhaitez-vous porter à l'Assemblée Nationale ?

Réponse de Yves Castéra


Réponse à Bigorre Mag. sur notre ”vision de politique culturelle”

Même si le budget de la culture a augmenté de 15%, la politique culturelle menée maintenant depuis quelques quinquennats, a toujours préservé les grosses structures qui bien souvent sont soumises à des lobbies importants. Les grandes

plateformes numériques sont toujours gagnantes et accumulent des bénéfices importants.

L’émergence de plateformes numériques à la demande convertit la création artistique en bien de consommation, au même titre qu’un produit de la grande distribution.

Le développement culturel ne doit pas se réduire en consommation de biens et services mais en création. Une politique active doit contribuer à ce que les citoyens s’investissent dans l’élaboration de la participation culturelle, ils doivent, aussi devenir acteurs, créateurs.

Le choix est vaste, l’art est un mode d’expression permettant à l’individu d’aborder la société avec un angle de vue imposant la distanciation.

Dans cette société de l’urgence, mêlée de passions et d'instantanéités, nous nous condamnons à réagir dans l’immédiateté. “Il faut réagir à chaud”.

La pratique d’un art permet le pas de côté devenu indispensable pour préserver, la pensée, la confrontation avec soi-même et les autres. La confrontation avec le monde qui nous entoure, qui nous empresse.

La politique culturelle ne doit pas se contenter simplement d'augmentation de budget, mais doit installer les conditions d'accès à la culture à travers une philosophie qui mêle le choix et la découverte, favorisant la curiosité et le doute.

Le droit de se tromper, le droit de dire, je ne sais pas si cela me plait, j’ai besoin de penser pour comprendre, j’ai besoin de savoir pour juger.

L’accès à la culture est le reflet de notre société. Nous ne pouvons pas changer le mode d’appropriation des Arts si nous ne modifions pas notre façon d'appréhender ce qui nous entoure, ce qui fait de nous, des Êtres de sens.

La culture c’est aussi l’acceptation des différences. l’enrichissement culturel par la rencontre de l’autre sans critère de frontières, de religions, de couleurs de peau.

Le rôle de député ne se limite pas aux questions que vous posez, mais doit répondre à une vision humaniste de la société de demain.

Le rayonnement de notre culture à l’étranger passera par une pratique culturelle inclusive et démocratique sur notre territoire. Faisons des envieux plutôt qu’une forme de conquête vers l'extérieur.

L’activité culturelle dans notre département est, me semble-t-il assez bien développée. La question serait plutôt, sommes-nous en capacité de prendre le temps nécessaire à la découverte.

L’organisation du travail, de la consommation doivent laisser la part belle à la pratique “active” des arts.

Les acteurs en lien avec l’activité culturelle, comme les intermittents du spectacle, doivent pouvoir vivre correctement de leur métier. La paupérisation de ce secteur n’est pas un atout pour un développement serein de l’expression de la culture.

Dans le domaine scolaire, la tâche est difficile. En effet, l’impact de la consommation du divertissement ne laisse que très peu de place à l’apprentissage des fondamentaux culturels. De plus, le peu de temps consacré à la culture par l'Éducation Nationale ne répond pas à nos exigences.

Même si elle doit être appétante, la culture ne doit pas être placée dans le spectre des loisirs, mais dans une pratique favorisant l’apprentissage des valeurs de liberté, par l'émancipation du jeune citoyen, de bagages cultuels et culturels engoncés dans le dogme.

Le gouvernement ne nous a pas envoyé de bons signaux sur cette question pendant la crise sanitaire. L’art et la culture en général ont été relégués au rang d’activités supplétives. Comment peut-on aller au cinéma, au théâtre, à des conférences ou à des expositions alors que le gouvernement instaure l’état d’urgence, les conseils de défense, bref un environnement anxiogène. Les liens sont rompus.

Dans notre campagne électorale, nous expliquons que le député doit devenir un partenaire des acteurs locaux afin qu’il porte à l’assemblée nationale des intentions cohérentes avec le terrain.

Le député n’est pas un expert, il doit établir des liens avec l’expertise des acteurs locaux.


Yves Castéra et Marie Kaczmarek

Candidats Sans étiquette

pour la 2ème circonscription des Hautes-Pyrénées

Réponse publiée le mardi 24 mai 2022