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Politique culturelle / élections régionales en Occitanie 2021 / Myriam Martin

Nous avons interrogé Myriam Martin (Occitanie Populaire) qui candidate aux élections régionales en Occitanie sur son projet de politique culturelle.

Questions aux candidats aux élections régionales en Occitanie

Le regard sur de la politique culturelle conduite par l’équipe sortante :

* Le soutien aux acteurs - professionnels et amateurs - de la vie culturelle en Occitanie depuis 2015, depuis le début de la COVID-19

* La politique des grands évènements en Occitanie

* L’action envers les plus jeunes, dans le cadre scolaire en particulier.

* La part du budget consacrée à la culture et sa répartition.

* Le rayonnement culturel de la région sur son bassin et au-delà.

Votre projet de politique culturelle

* Voudriez-vous conduire un projet dans la continuité de la majorité sortante, ou en rupture avec l’action passée ?

* Comme voudriez-vous relancer la culture ? Que faire dès maintenant ? Que faire à plus long terme ?

* Quelles évolutions ou même révolutions tant au niveau artistique qu’économique voudriez-vous impulser dans la politique culturelle régionale ?

* Quel équilibre entre les principales ville, Toulouse et Montpellier en tête, et avec le reste de la région ?

* Faut-il et doit-on dépenser plus dans ce domaine ?

Réponse de Myriam Martin (Occitanie Populaire)

Myriam Martin
Myriam MartinVictoria Klotz
Victoria Klotz

Réponse de Victoria Klotz pour la liste Occitanie Populaire

Le regard sur la politique culturelle conduite par l’équipe sortante

Le soutien aux acteurs - professionnels et amateurs - de la vie culturelle en Occitanie depuis 2015 et particulièrement depuis le début de la COVID-19

La crise sanitaire du Covid19 a particulièrement affecté les secteurs culturels, tous registres confondus. Le monde de la culture d'avant la crise sanitaire était déjà très inégalitaire : inégalités de moyens en fonction des disciplines et des statuts, inégalités de reconnaissance entre les femmes et les hommes, inégalités des droits protecteurs. La crise du covid n'a fait qu’accroître ces inégalités et les rendre plus visibles. Les régions ont ainsi un rôle crucial dans la relance du secteur culturel. Mais il ne s’agit pas simplement de relancer le monde d’avant, mais de construire le monde d’après ! Il faut s’engager vers un autre modèle culturel, démocratique, populaire, vertueux écologiquement.

Pour faire face à la crise sanitaire un fonds d’urgence de soutien aux associations de 5 millions a été lancé. 1 million d’euros viennent d’être débloqués pour les festivals. Ainsi qu’un fonds de soutien euro-région covid 2020 de 700 000 euros. On est très loin du compte. Nous proposons un plan d’urgence pour la culture qui représentera 20% du budget dédié de la culture, soit plus de 15 millions supplémentaires, fléchés directement sur l'emploi culturel et l'audit des agences culturelles supports et intermédiaires.

Le plan de relance de la culture mis en place par l’État est de 29 M€ pour la région Occitanie. Outre une enveloppe de soutien aux structures de spectacle vivant, c’est 23 projets d’investissement qui seront financés principalement en direction du patrimoine. C’est seulement 6 M€ qui vont à des structures dédiées à la création contemporaine, et seulement 150 000€ aux arts visuels, grands oubliés du plan de relance. Il faut coordonner les efforts de relance pour rééquilibrer les secteurs. Il y a besoin de faire un diagnostic de l’impact du Covid sur les différents secteurs culturels et de diriger les aides vers les acteurs les plus fragilisés (artistes-auteurs, métiers d’art).

La politique des grands évènements en Occitanie

L’action envers les plus jeunes, dans le cadre scolaire en particulier

La part du budget consacrée à la culture et sa répartition

Le budget de la Région est de 73.156 Millions, sur 3 Milliards soit 2, 4 % et non 3 % comme le dit Carole Delga. La moyenne nationale se situe à 2,7 %. Le budget global de la Culture doit être porté rapidement à 100 millions d’euros.

L’action politique culturelle doit s’appuyer sur la notion de service public. Dans un temps où le ministère de la Culture est affaibli, les régions devront être motrices à ce sujet, en augmentant considérablement les budgets consacrés et en coopérant avec les antennes du ministère en région, les DRAC.

Le rayonnement culturel de la région sur son bassin et au-delà

Votre projet de politique culturelle

Voudriez-vous conduire un projet dans la continuité de la majorité sortante, ou en rupture avec l’action passée ?

Une voie nouvelle doit s’ouvrir, articulant démocratisation culturelle et droits culturels avec le soutien à l’offre et le soutien à la demande prenant en compte la diversité culturelle. Il s’agit aussi de trouver l’équilibre entre une politique territoriale et une politique sectorielle.

La région doit devenir une plateforme culturelle visible sur le territoire : Maisons d’artistes dans tous les départements, réactivation des FRAC sur des actions territoriales. Partenariats avec les autres collectivités.

Comme voudriez-vous que la région contribue à relancer la culture ? Que faire dès maintenant ? Que faire à plus long terme ?

En premier lieu il s’agit de faire de la commande publique un plan de relance pour les artistes de toutes disciplines : étendre le 1 % artistique à tous les bâtiments construits par la région, et imposer le 1 % dès lors que la région participe au financement d’une construction.

Nous proposons aussi de créer des Maisons d'artistes, lieux de création, de diffusion, de logements et d'espaces collectifs, dans chaque département, en partenariat avec la DRAC et les départements. Nous mettrons en place un plan d’éducation artistique avec interventions en milieu scolaire. Ce qui permettra de donner du travail aux artistes et notamment les plus jeunes. Nous développerons aussi le secteur de la médiation culturelle.

Pour le long terme nous proposons de créer une plateforme d'échanges et de co-construction associant les acteurs culturels, les artistes, les élus, pour développer le dialogue et co-construire la politique culturelle. Il s'agit de replacer les acteurs et artistes au coeur de l’action culturelle. D’établir un lien permanent avec la DRAC Occitanie et la Commission Culture de la région.

Quelles évolutions ou même révolutions tant au niveau artistique qu’économique voudriez-vous impulser dans la politique culturelle régionale ?

Le secteur culturel tarde à faire sa transition écologique. Nous initierons cette révolution en introduisant un impératif écologique et un impératif social dans le cahier des charges des institutions culturelles subventionnées par la région : équipements en énergies renouvelables, recyclage des productions, éco-conception, production en local. Et aussi, l’application à minima des tarifs recommandés pour rémunérer les artistes/auteur·ices, ainsi qu'une représentation équilibrée des femmes et hommes artistes dans les programmations.

Quel équilibre entre les métropoles régionales et le reste de la région ?

Nous proposons de réactiver les 2 Fonds Régionaux d’Art Contemporain en les dotant d’une gouvernance et d’un budget autonome, en les décentralisant dans les territoires, en leur donnant une mission de commande publique liée à des actions territoriales (zones rurales, périurbaines). Il faut faire des FRAC des plateformes d’expérimentation pour la transition écologique du monde de l’art.

Nous soutiendrons particulièrement les initiatives culturelles permettant de toucher les populations rurales isolées et des zones de montagne, comme les structures et propositions itinérantes (bus d'exposition, spectacles itinérants, mise à disposition d'oeuvres d'art…).

Faut-il et doit-on dépenser plus dans ce domaine ?

Oui.


Victoria Klotz

Artiste plasticienne

pour la liste Occitanie Populaire

Réponse publiée le vendredi 18 juin 2021