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Politique culturelle / élections municipales à Tarbes 2020 / François Meunier

Nous avons interrogé François Meunier (LO) qui candidate aux élections municipales à Tarbes sur son projet de politique culturelle.

Questions aux candidats aux élections municipales à Tarbes

Nous sollicitons les candidats aux élections municipales à Tarbes pour les interroger sur la politique culturelle autour de deux axes :

Le regard sur de la politique culturelle conduite par Gérard Trémège, maire sortant :

  • Le soutien aux acteurs - professionnels et amateurs - de la vie culturelle de Tarbes
  • L’action envers les plus jeunes, dans le cadre scolaire en particulier.
  • La part du budget municipal consacré à la culture et son utilisation.
  • Le rayonnement culturel de Tarbes sur son bassin et plus largement
  • L'évolution de La Gespe, du Pari, du Théâtre des Nouveautés, des festivals et des musées tarbais.

Le projet de politique culturelle

  • Voudriez-vous conduire un projet dans la continuité de la majorité sortante ou en rupture avec l’action passée ?
  • Quels développements pour les salles de Tarbes en Scène ?
  • Quelle articulation avec les autres acteurs culturels locaux comme Le Parvis, le tissu associatif de Bagnères de Bigorre et les événements culturelles dans le département ?
  • Quelles évolutions ou même révolutions tant au niveau artistique qu’économique voudriez-vous impulser dans le politique culturelle tarbaise ?
  • Faut-il et doit-on dépenser plus dans ce domaine ?

Réponse de François Meunier (LO)

François Meunier
François Meunier

J’ai bien reçu votre lettre au sujet de mon « projet de politique culturelle pour Tarbes » qui a retenu toute mon attention.

Je ne vous dirais pas comme d’autres candidats, ce que je ferais si je suis élu maire car je ne serai pas élu maire.

Mais j’ai quelques idées en matière de culture. Je suis communiste et à ce titre je pense que « la culture » peut être un élément déterminant pour l’émancipation des exploités. Ecouter, comprendre, transmettre, lire, communiquer, se cultiver, tout cela nous parait nécessaire pour aller dans le sens de la société humaine que nous voulons. Et tout ce qui aujourd’hui va dans le sens d’une culture accessible au plus grand nombre me paraît positif.

Il faut bien évidemment revenir au statut des intermittents (créé à la suite des grèves de mai et juin 1936) tel qu’il était avant sa modification. Ces « intermittents » qui sont en fait des travailleurs intérimaires, des comédiens certes, mais surtout des techniciens : éclairagistes, cameramen, machinistes, etc., les entrepreneurs de spectacles en ont absolument besoin. Profitant de la pression du chômage, la majorité des patrons des entreprises de l'audiovisuel, par exemple, continuent à ne déclarer les intermittents qu'ils emploient que pour des horaires bien inférieurs à la réalité... et des salaires réduits en conséquence. Il faut empêcher que le Medef (auquel le gouvernement ne sait rien refuser) ne réalise son rêve de supprimer le statut des intermittents. A chaque négociation, les gouvernements essaient de rogner sur la part des salariés. C'est au contraire les cotisations patronales qu'il faut augmenter

Suite à la réduction du nombre d'heures consacrées à certaines matières à l'école, la majorité des jeunes des classes populaires, qui ont de fait beaucoup moins accès à la culture ne pourront pas compter sur l'Education Nationale pour acquérir cette ouverture culturelle qui leur manque. Cela prive la société de l'éclosion de quelques Picasso ou de quelques Molière. Mais le problème du ministre de l'Éducation, et celui de tout le gouvernement, se résume à ce slogan : « Faire des économies à tout prix ».

Alors, comme pour les problèmes qui touchent de près le monde du travail (chômage, vie chère), toutes les difficultés pour développer la culture ne trouveront pas de solution à l’échelle tarbaise uniquement.

Et ce que je peux promettre c’est que si nous avons des élus au sein du conseil municipal, c’est cela que je soutiendrai. Et plus généralement c’est pour représenter les intérêts des travailleurs, des précaires, des chômeurs, des retraités et des plus démunis, que nous inscrirons notre action municipale. Une municipalité aux mains des travailleurs n’aurait pas l’ambition d’être la gestionnaire chargée de répartir au mieux la misère dans le cadre étroit et municipal que veut bien concéder le pouvoir d’État. Elle ferait bien sûr le nécessaire pour rendre la culture à la portée de tous, en aidant les associations qui portent cet objectif. Elle serait le relais des luttes des intermittents, dont certains participent actuellement au mouvement contre la réforme des retraites. Mais une telle municipalité serait avant tout une municipalité de combat, et même une école de guerre des travailleurs contre cette société dominée par les intérêts du grand capital.

La politique culturelle, comme les autres services publics, est victime de cette logique, qui fait que les caisses publiques sont avant tout au service d'une minorité de capitalistes et banquiers, élus par personne, mais qui pourtant décident de la vie de millions de travailleurs. Pour abolir cette logique nuisible à l'ensemble de la société, il faudra que les travailleurs, ceux de la culture compris, l'imposent aux vrais décideurs, par leurs propres luttes. Il n'y a pas de sauveur suprême.

Les élections qui arrivent doivent être l’occasion de faire entendre une opposition ouvrière à l’offensive patronale et à la politique gouvernementale. C’est avec cet objectif que Lutte Ouvrière a constitué près de 300 listes dans les grandes villes, les villes ouvrières et les banlieues populaires du pays. Ces listes s’intituleront toutes : « Lutte Ouvrière - Faire entendre le camp des travailleurs ».


F Meunier

Réponse publiée le dimanche 2 février 2020