A- A+

Politique culturelle / élections présidentielles 2017 / Nicolas Dupont-Aignan

Nous avons interrogé Nicolas Dupont-Aignan (DLF) qui candidate aux élections présidentielles sur son projet de politique culturelle.

Questions aux candidats aux élections présidentielles

Votre regard sur de la politique culturelle conduite par le Président de la République François Hollande et des Ministres de la culture de ses gouvernements :

  • Est-ce que les objectifs affichés du candidat Hollande ont été atteints ?
  • Bilan et critique des initiatives conduites et du soutien aux structures actives.
  • L’action envers les plus jeunes, dans le cadre scolaire en particulier.
  • Est-ce que la part du budget consacré à la culture est suffisante ?
  • Est-elle bien utilisée ?
  • Loi Hadopi : que pensez-vous des usages et de la protection des oeuvres ?
  • Le rayonnement culturel de la France est-il suffisant ?

Votre projet culture :

  • Voudriez-vous conduire un projet dans la continuité ou en rupture avec l’action passée ?
  • Quelles évolutions ou même révolutions tant au niveau artistique qu’économique voudriez-vous impulser ?
  • Faut-il et doit-on dépenser plus dans ce domaine ?
  • Quel statut pour les professionnels, intermittents du spectacle ?

Réponse de Nicolas Dupont-Aignan (DLF)

Nicolas Dupont Aignan
Nicolas Dupont Aignan

Votre regard sur de la politique culturelle conduite par le Président de la République François Hollande et des Ministres de la culture de ses gouvernements :

Est-ce que les objectifs affichés par François Hollande lors de la campagne de 2012 ont été atteints ?

François Hollande n'a pas plus atteint ses objectifs en matière culturelle qu'ailleurs. Ce quinquennat, là où il laisse une trace, comme là où il n'en laisse pas, est celui de l'inachevé. Après avoir inconsidérément taillé dans le budget de la culture, le président sortant est trop tardivement revenu à de meilleures dispositions pour qu'on puisse en discerner les effets.

Le fait que se soient succédé rue de Valois trois titulaires, la première uniquement focalisée sur le numérique, la deuxième plus axée sur le spectacle, la troisième apparemment plus compétente, mais encore plus dépourvue de poids politique que ses deux prédécesseurs, a marqué le peu d'intérêt du chef de l'Etat pour un domaine qui n'est pas le sien, et empêché la définition et le développement d'une continuité de la politique menée pendant ces cinq années.

Bilan et critique des initiatives conduites et du soutien aux structures actives.

Idem

L’action envers les plus jeunes, dans le cadre scolaire en particulier.

Dans la mise en oeuvre de nouveaux rythmes scolaires, menée par le seul ministère de l'Education nationale sans concertation et sans coordination avec ses collègues de la culture, aucune place n'a été donnée aux divers enseignements artistiques, ou à l'histoire des religions, ce qui aurait permis de combler, au moins en partie, des failles béantes dans la culture des générations nouvelles.

Est-ce que la part du budget consacré à la culture est suffisante ? Est-elle bien utilisée ?

Il serait souhaitable de revenir au fameux et déjà légendaire 1% du budget consacré aux diverses activités culturelles. Pas seulement pour témoigner symboliquement du renouveau de l'intérêt, au sommet de l'Etat, pour des domaines qu'il a laissés tomber en friche ou abandonnés à des camarillas entachées de copinage idéologique et personnel - ainsi la création cinématographique et télévisuelle, ainsi les artis plastiques soumis à l'arbitraire et au snobisme des DRAC - mais pour relancer par la commande publique des secteurs tombés en déshérence , tels que l'urbanisme, l'achitecture, la sculpture, la musique, le paysage. Le statut, la place, la considération, les rémunérations que l'Etat accorde à nos écrivains, à nos chercheurs ou à nos artistes, à nos dramaturges, à nos cinéastes, attestent de son indifférence pour la création et de l'inversion mercantile des hiérarchies sociales. Une société qui propulse sur le devant de la scène les footballeurs, les DJ, les rappeurs ou les taggers se définit, se juge et se condamne elle-même.

Loi Hadopi : considérez-vous que la protection des œuvres est satisfaisante ?

Il y a lieu d'abroger la loi Hadopi et d'assurer une juste rémunération des auteurs par le biais d'une licence globale prélevée sous la forme d'un prélèvement forfaitaire mensuel sur chaque abonnement Internet, redistribué au prorata des audiences respectives.

Le rayonnement culturel de la France est-il suffisant ?

Le rayonnement culturel de la France est celui d'un astre qui s'éteint. Quel déclin par rapport à la Belle Epoque, aux années 1930, et mêmes aux années 1960. Le recul de la création et le recul des ambitions sont le reflet du renoncement de l'Etat à une intervention volontariste qui fut durant des siècles l'une des originalités et l'un des atouts de la France.

Votre projet culturel

Voudriez-vous conduire un projet dans la continuité ou en rupture avec l’action passée ?

Il faut renouer avec la conception élevée, à la fois aristocratique et sociale, en honneur au temps d'André Malraux et de Jean Vilar, d'une culture élitaire à la portée de tous.

Quelles évolutions ou même révolutions tant au niveau artistique qu’économique voudriez-vous impulser ?

Je veux conjuguer la liberté des créateurs sur le plan artistique avec le contrôle financier de l'Etat. L'argent de la culture, c'est l'argent des contribuables, c'est l'argent des citoyens. Celui qui paie à droit au respect de celui qui crée, dès l'instant que le second est l'obligé du premier.

Faut-il et doit-on dépenser plus dans ce domaine ?

Si la culture a un coût, c'est le cas de tout investissement.

Quel statut pour les professionnels, intermittents du spectacle ?

L'Etat doit continuer à prendre en compte la précarité et les particularités des métiers artistiques. Les professionnels des spectacles doivent accepter la lutte contre la fraude, qu'elle soit de leur fait, ou du fait de ceux qui les exploitent.

Nicolas Dupont-Aignan


Réponse publiée le dimanche 26 mars 2017