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Politique culturelle / élections législatives en Hautes-Pyrénées 2017 / Habib Labed

Nous avons interrogé Habib Labed (Debout La France) qui candidate aux élections législatives en Hautes-Pyrénées sur son projet de politique culturelle.

Questions aux candidats aux élections législatives en Hautes-Pyrénées

Le regard sur de la politique culturelle conduite par François Hollande :

  • Bilan et critique des initiatives conduites et du soutien aux structures actives.
  • L’action envers les plus jeunes, dans le cadre scolaire en particulier.
  • Loi Hadopi : une protection nécessaire et efficace ?
  • Le rayonnement culturel de la France est-il suffisant ?

La position vis-à-vis des objectifs de politique culturelle d'Emmanuel Macron ?

  • Considérez-vous que ces sept objectifs définissent la politique culturelle que vous souhaitez pour notre pays ?
  • Quels objectifs soutenez-vous ?
  • Quels objectifs voudriez-vous promouvoir ?
  • Comment souhaitez-vous que cette politique culturelle se développe en Hautes-Pyrénées ?
  • Quelle vision de la culture en Hautes-Pyrénées souhaitez-vous porter à l'Assemblée Nationale ?

Réponse de Habib Labed (Debout La France)

Habib Labed
Habib Labed

Réponse commune avec Pauline Bach-Lapize

Nous, Pauline BACH-LAPIZE, candidate sur la 2ème circonscription ainsi qu'Habib Labed, candidat sur la 1ère circonscription accompagnés de Jacques Comte et Marc Tromel nos suppléants , sommes amoureux et fiers de notre culture française. C'est pourquoi nous souhaitons nous engager pour la défendre. Nous défendons une vision ouverte de la culture française, notamment sur nos territoires d'Outre-Mer, mais fières de ce qu'est la culture française.

Votre regard sur de la politique culturelle conduite pendant le quinquennat

de François Hollande :

L’action envers les plus jeunes, dans le cadre scolaire en particulier.

Ce que nous proposons de défendre à l'Assemblée Nationale, entant que candidats titulaires ou candidats suppléants :

-Éveiller les enfants à la connaissance du patrimoine départemental & national et à l’art dès l’école primaire, par un enseignement adapté et en partenariat avec les institutions et les associations.

- Mettre en place un véritable enseignement d’histoire de l’art dans les collèges et les lycées, avec création d’un CAPES dans cette discipline.

- Introduire un contingent de places allouées aux écoles, collèges et lycées dans les théâtres et salles de spectacles publics, et élargir à l’ensemble des institutions d’envergure régionales et nationales le jour d’ouverture pour les scolaires

-Faire de l’enseignement artistique une priorité et favoriser l’intervention d’artistes dans le système éducatif en doublant le plafond d’heures prises en compte dans l’assurance chômage (110 heures contre 55 actuellement).

-Permettre à tous les élèves de primaire de préparer au moins une oeuvre artistique (pièce de théâtre, concert, film, exposition photographique…).

Constat sur ce qui a été fait :

Le collège unique a été un pas de plus fait par François Hollande vers l'abrutissement général des élèves de nos collèges. En effet, le latin, jugé trop élitiste a été supprimé. Une matière enseignée depuis le commencement de l'enseignement dans notre pays, une langue dont la notre est issue, n'est même plus proposée à nos collégiens. Doit-on rappeler aux initiateurs de cette loi qu'à travers l'enseignement de cette langue c'était un regard sur une civilisation qui a donné naissance à la notre bien plus qu'un simple enseignement d'une langue morte ? Dont-on rappeler que le latin a donné naissance à notre langue ? En fait le latin est le symbôle de la politique de François Hollande en terme de culture, l'anéantissement de notre culture jugée trop élitiste au profit d'une soit-disant culture lowcoste et ubérisée, jugée plus accessible mais dénuée d'intérêt.

Loi Hadopi : une protection nécessaire et efficace ?

Comme Nicolas Dupont-Aignan le proposait dans son programme pour la présidentielle, nous souhaiterions abroger la loi Hadopi et assurer une juste rémunération des auteurs grâce au mécanisme d’une licence globale, prélevée sous la forme d’une contribution forfaitaire mensuelle sur chaque abonnement Internet (et redistribuée au prorata des audiences respectives).

L'abrogation de cette loi était une promesse de François Hollande en 2012, mais elle continuera de coûter très cher au contribuable et aux ayants-droits (qui payent la collecte des adresses IP), pour une efficacité des plus relatives. Selon les calculs de Numerama, la mise en oeuvre de la loi Hadopi a déjà coûté près de 60 millions d’euros depuis 2010.

L'efficacité pratique de la loi HADOPI laisse pour le moins à désirer, lors de sa création en 2010 c'est l'aspect pédagogique qui avait été mis en avant. Pensait-on vraiment qu'un labelle "Offre légale Hadopi" pousserait les internautes à respecter le droit d'auteur ? Il est vrai que la « réponse graduée » est à la hauteur du labelle, des mots mais une très faible efficacité !

Le rayonnement culturel de la France est-il suffisant ?

La réponse à cette question est claire et non ambiguë, non le rayonnement culturel de la France n'est pas suffisant. Loin de vouloir être passéiste, il convient tout de même de se rappeler que la France a toujours été l'une des puissances majeures qui a irrigué la culture mondiale avec les idées des Lumières par exemple. Aujourd'hui la langue française est classée comme la 8ème au rang des langues parlées dans le monde, derrière l'anglais, l'espagnol, le portugais pour les langues européennes ou encore l'arabe, le mandarin ou l'hindi. Cela révèle bien le problème du rayonnement culturel de notre pays. Si nos auteurs classiques ont fait rayonné la culture française, aujourd'hui nos jeunes lisent d'avantage d'auteurs traduits (pour ne pas dire mal traduits) de l'anglais des Etats-Unis que d'auteurs français et les séries / films regardés en France sont majoritairement américains !

Il convient donc de s'engager en faveur de la culture française et ainsi redonner à notre pays la place qui lui revient de droit.

Pour ce faire voici les propositions que nous ferions entant que députés ou que nos suppléants défendraient si ils devaient nous remplacer :

-Créer un grand ministère de la Culture englobant le patrimoine, le tourisme, le spectacle vivant, les arts, les lettres, le cinéma et la communication.

-Consacrer 1% du budget de la nation à la culture.

-Consacrer 0,5% du budget de tous les grands programmes d’équipements publics à la création artistique.

-Renforcer le développement des missions culturelles dans nos ambassades à l'étranger afin d'améliorer le rayonnement culturel de notre pays.

La position vis-à-vis des objectifs de politique culturelle d'Emmanuel Macron ?

Considérez-vous que ces sept objectifs définissent la politique culturelle que vous souhaitez pour notre pays ?

Nous ne pouvons pas être en accord avec les objectifs d'Emmanuel Macron qui donnent une place très importante à l'Union Européenne dans la politique culturelle de la Nation, qui a pour conséquence de diluer notre pénétration culturelle. Les politiques communes au sein de l'Union en terme de protection contre le terrorisme et de défense commune ont montré à quel point elles étaient inefficace, il nous est difficile de concevoir comment 27 Etats aux cultures si différentes (et heureusement différentes) peuvent arriver à un « idéal européen » commun partagé par tous.

Il ne faut pas oublier que Monsieur Macron vient du monde de la finance, or la culture ne peut pas être considérée comme un bien comme un autre qui devrait être économiquement rentable. Il est donc difficile de lire que Monsieur Macron veut évaluer toutes les politiques publiques en faveur de la culture.

Quant on connaît les liens entre Patrick Drahi, propriétaire de médis majeurs, et Emmanuel Macron il semble délicat de voir se dernier défendre l'indépendance des rédactions et la liberté de la presse, nous sommes donc dubitatifs et attendons de voir si les mots seront

vraiment traduits par des actes.

Quels objectifs soutenez-vous ?

A contrario l'objectif n°1 du Président sur la promotion de la culture auprès des plus jeunes est très séduisante et se rapproche énormément des propositions de Debout la France durant l'élection présidentielle car la culture s'acquière dès le plus jeune âge avec la famille et se prolonge à l'école est le meilleur des moyens pour toucher les futures citoyens. Qui plus est à travers les jeunes ce sont également leurs parents que nous pouvons toucher, l'école est et demeure le meilleur vecteur culturel car tous les citoyens passent par l'école de la République, mais cette dernière doit s'efforcer de permettre un accès à une culture de haut niveau au lieu de niveler la culture par le bas.

Quels objectifs voudriez-vous promouvoir ?

1. RETROUVER UNE AMBITION :

*Créer un grand ministère de la Culture englobant le patrimoine, le tourisme, le spectacle vivant, les arts, les lettres, le cinéma et la communication.

*Réaliser l’inventaire des richesses patrimoniales du pays ne faisant pas l’objet d’un classement « Monument historique » afin d'amplifier la restauration des sites et de les préserver.

2. SAUVEGARDER ET FAIRE VIVRE NOTRE PATRIMOINE

*Lancer un programme massif de numérisation du patrimoine français et procéder à sa mise en ligne sur un portail unique des données culturelles publiques numérisées (état civil compris) de façon à faciliter leur diffusion auprès du grand public.

*Harmoniser les outils de protection du patrimoine et de l’environnement

*Intégrer le respect du patrimoine bâti et paysager dans la mise en oeuvre du développement durable : la mise en oeuvre des exigences du développement durable ne doit pas se faire au détriment de notre patrimoine et de la qualité des terroirs

*Créer une labellisation de ce patrimoine non protégé dont l’inventaire aurait démontré l’intérêt. Porter à connaissance de tout document d’urbanisme les immeubles ainsi labellisés.

*Développer la Fondation du patrimoine pour la sauvegarde du patrimoine non protégé et la doter de moyens d’action adaptés.

*Sanctuariser le dispositif Malraux d'exonération fiscale pour les propriétaires d'immeubles anciens faisant l'objet d'une restauration complète en déplafonnant la déduction fiscale.

*Créer un fond de sauvegarde du patrimoine rural qui ouvrirait une déduction fiscale de 66%, dans une limite de 7 500 €, pour les dons aux communes de moins de 1000 habitants.

*Utiliser les chantiers publics de restauration du patrimoine comme outils d’apprentissage et de réinsertion pour les jeunes non qualifiés, chômeurs de longue durée.

*Créer un tirage de loto lors des Journées du patrimoine : le produit viendra accompagner les actions en faveur du patrimoine.

*Mettre en valeur les TOM-DOM et utiliser le tourisme comme levier de croissance : la remarquable biodiversité, la production artisanale et la diversité des gastronomies doivent être développées.

*Abolir la TVA sur les travaux de sauvegarde du patrimoine.

*Créer une délégation interministérielle aux patrimoines et aux sites.

*Clarifier le rôle des collectivités territoriales en déterminant les compétences des régions, des communautés de communes et des communes.

*Créer une délégation interministérielle entre les ministères du patrimoine et de l’environnement.

*Simplifier et clarifier les compétences des collectivités locales sur le patrimoine. Les communes doivent pouvoir gérer un budget pour l’entretien du patrimoine.

*Développer la Fondation du patrimoine pour la sauvegarde du patrimoine non protégé et la doter de moyens d’action adaptés.

3. PERMETTRE L'ACCÈS À LA CULTURE PAR L'ENSEIGNEMENT

*Eveiller les enfants à la connaissance du patrimoine national et à l’art dès l’école primaire, par un enseignement adapté et en partenariat avec les institutions et les associations reconnues.

*Mettre en place un véritable enseignement d’histoire de l’art dans les collèges et les lycées, avec création d’un CAPES dans cette discipline.

*Introduire un contingent de places allouées aux écoles, collèges et lycées dans les théâtres et salles de spectacles publics, et élargir à l’ensemble des institutions d’envergure régionales et nationales le jour d’ouverture pour les scolaires.

*Faire de l’enseignement artistique une priorité et favoriser l’intervention d’artistes dans le système éducatif en doublant le plafond d’heures prises en compte dans l’assurance chômage (110 heures contre 55 actuellement). Permettre à tous les élèves de primaire de préparer au moins une oeuvre artistique (pièce de théâtre, concert, film, exposition photographique…).

*Instaurer la gratuité des musées le dimanche pour les Français et les résidents en France.

*Offrir un « ticket découverte culturelle » par an à tous les Français à partir de 16 ans.

*Mettre les services publics audiovisuels au service de la transmission de la culture avec des programmes ambitieux, exploitant les synergies avec les institutions culturelles françaises

4. SOUTENIR LE SPECTACLE VIVANT

*Développer le mécénat par le biais d’un assouplissement de la loi Aillagon : porter le plafond de réduction de l’impôt sur les sociétés de 0,5 à 1% du chiffre d’affaires des entreprises.

*Conserver le régime de l’intermittence, seul adapté aux enjeux créatifs des métiers artistiques. Cela suppose, grâce à un dialogue entre les partenaires sociaux et toutes les parties prenantes, la clarification du périmètre, la fin des abus de certains employeurs y compris publics (les fonds de l'intermittence ne doivent pas être siphonnés par quelques grosses structures), et la définition des voies et des moyens d'accord viable et pérenne.

*Instaurer la transparence dans l’attribution des subventions et veiller au renouvellement des jurys.

5. REMETTRE NOS INSTITUTIONS AU SERVICE D’UNE CULTURE POPULAIRE DE QUALITÉ

*Développer le mécénat par le biais d’un assouplissement de la loi Aillagon : porter le plafond de réduction de l’impôt sur les sociétés de 0,5 à 1% du chiffre d’affaires des entreprises.

*Conserver le régime de l’intermittence, seul adapté aux enjeux créatifs des métiers artistiques.

*Instaurer la transparence dans l’attribution des subventions et veiller au renouvellement des jurys.

6. ELARGIR L’ACCÈS À LA CULTURE GRÂCE AU NUMÉRIQUE

*Abroger la loi Hadopi et assurer une juste rémunération des auteurs grâce au mécanisme d’une licence globale, prélevée sous la forme d’une contribution forfaitaire mensuelle sur chaque abonnement Internet

*Créer une plate forme publique unique de diffusion des contenus culturels regroupant les contenus de l’audiovisuel public, de la BNF, des grands musées, du groupe public radio France et France télévision (France 2, France 3, Radio France Internationale, France 24).

Comment souhaitez-vous que cette politique culturelle se développe en Hautes-Pyrénées

?

→ Renforcement de la publicité et faciliter l'accès aux événements culturels tel que Equestria, le festival de Gavarnie …

→ Créer une école artistique basée au Haras de Tarbes

→ Utiliser le conservatoire de Tarbes pour démocratiser l'accès à la musique et à la danse tout en créant des filières d'excellence afin de permettre aux jeunes montrant des aptitudes de pouvoir poursuivre avec un soutien financier régional et logistique de l’État ou des collectivités.

→ Donner à la Scène Nationale du Parvis l’ampleur digne d'un département tel que les Hautes-Pyrénées et en faire un véritable atout touristique.

→ Faciliter l'accès aux archives départementales afin de permettre à nos jeunes de se plonger dans l'histoire de notre département en lien avec les écoles / collèges / lycées et associations

→ Créer des programmes locaux afin d'intégrer tous les jeunes scolarisés dans l'organisation ou la participation à un programme culturel type médiévales, festival … par exemple dans le cadre des enseignements d'exploration en classe de seconde.

Quelle vision de la culture en Hautes-Pyrénées souhaitez-vous porter à l'Assemblée

Nationale ?

Nous souhaiterions défendre les particularismes de la culture de la Bigorre à l'Assemblée, un département qui a enfanté le Maréchal Foch mérite bien de faire entendre sa voix et respecter sa culture dans les plus hautes instances nationales. Nous voulons également favoriser en France et à l’étranger la diffusion de la culture Bigourdane et de certains groupes de la culture de nos Outre-Mer présents sur les Hautes-Pyrénées par des tournées de groupes culturels (type musicaux par exemple).


Réponse publiée le samedi 20 mai 2017